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Affaires françaises

Meurtre d'une postière dans l'Ain: le procès en appel de Mamadou Diallo s'ouvre ce jeudi

La Cour d'Appel de Lyon (illustration)

La Cour d'Appel de Lyon (illustration) - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Accusé d'avoir tué Catherine Burgod à Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, en 2008, Mamadou Diallo avait été acquitté en avril 2022 dans cette affaire. Mais le parquet a fait appel de ce verdict.

Mamadou Diallo est-il bien l'"inconnu de la poste", qui a tué Catherine Burgod en 2008? C'est à cette question que devront une fois de plus répondre les jurés au terme du procès en appel qui s'ouvre ce jeudi à Lyon. Alors qu'il avait été acquitté "au bénéfice du doute" en première instance l'an dernier, le parquet a décidé de faire appel de ce verdict, renvoyant l'homme une nouvelle fois devant le tribunal.

L'affaire prend racine le 9 décembre 2008 à Montréal-la-Cluse, un village de l'Ain, lorsque le corps de Catherine Burgod est retrouvé sans vie, lardé de 28 coups de couteau. L'incompréhension s'installe face à la violence du meurtre de cette postière, une mère de famille de 41 ans enceinte de son troisième enfant.

Les enquêteurs se tournent d'abord vers l'acteur Gérald Thomassin, un ancien comédien devenu marginal, qui vit en face du bureau de poste. Mais celui-ci disparaît sans laisser de trace en 2019, alors qu'il devait se rendre à une confrontation avec le juge d'instruction à Lyon. Les investigations se poursuivent en son absence, mais la piste aboutit à un non-lieu.

"Erreur judiciaire" ou "culpabilité avérée"?

Un autre suspect est alors identifié: l'ADN de Mamadou Diallo, âgé de 19 ans à l'époque des faits, est prélevé sur la scène de crime. Celui-ci affirme s'être rendu à la poste pour acheter un billet de train avant d'apercevoir le corps de la postière. Il aurait alors pris la fuite sans appeler les secours, raconte-t-il.

Alors que la défense de Mamadou Diallo, Me Sylvie Noachovitch, soutient l'innocence de son client, les parties civiles sont, elles, convaincues de son implication.

"Au regard des charges qui pèsent contre lui, au regard de ses déclarations fluctuantes et de ses explications fuyantes, on a la conviction que sa culpabilité est avérée", a commenté Me Jean-François Barre auprès de 20 minutes, qui rappelle que l'ADN de l'accusé avait été retrouvé sur la caisse et dans un sac retrouvé à côté de la victime.

Au contraire, pour la défense, l'enjeu du procès est d'"éviter l’une des plus grandes erreurs judiciaires de ce siècle", explique toujours auprès de nos confrères Me Sylvie Noachovitch. "Je n’accuse personne, mais tout est possible. Il y a d’autres suspects numéro 1", conclut-elle, évoquant notamment Gérald Thomassin et la piste du mari jaloux de Catherine Burgod. Le verdict de ce procès en appel est attendu pour le 20 octobre.

Elisa Fernandez