Meurtre de la jeune Emma en Saône-et-Loire: son petit ami écope de 13 ans de réclusion

Emma, morte à 14 ans, à Clessé, en Saône-et-Loire, était passionnée d'équitation - BFMTV
Jugé depuis lundi devant le tribunal pour enfants de Mâcon, en Saône-et-Loire, le petit-ami de la jeune Emma a été condamné mercredi à 13 ans de réclusion criminelle pour avoir poignardé à de multiples reprises l'adolescente de 14 ans, en juin 2022. Il écope également d'une obligation de suivre des soins.
L'accusation avait requis 13 ans de prison pour assassinat contre le mis en cause, actuellement âgé de 15 ans. Il encourait une peine maximale de 20 ans mais le ministère public et le tribunal ont retenu son jeune âge et ses troubles mentaux l'empêchant d'éprouver des émotions, ont indiqué à l'AFP les avocats des parties au procès, qui s'est déroulé à huis clos.
C'est "le maximum" possible, a réagi après la condamnation Me Patrick Uzan, avocat des parents d'Emma, reconnaissant "l'altération du discernement" dont le jeune garçon souffre.
"C'est un verdict conforme. La famille va pouvoir s'apaiser", a ajouté l'avocat auprès de l'AFP.
Tuée de plusieurs coups de couteau
Le corps d'Emma avait été découvert sur la voie publique près de son ancienne école primaire, le 9 juin 2022, dans le village viticole de Clessé. La dépouille de l'adolescente, élève en classe de 4ème, présentait de nombreuses plaies et un couteau était resté planté dans son cou.
Dès le lendemain, le petit ami d'Emma avait été interpellé, avouant rapidement que, lors d'un rendez-vous nocturne, il avait porté à Emma trois coups au niveau du cou à l'aide d'un couteau dissimulé jusque-là dans sa manche.
Selon les déclarations du parquet lors d'une conférence de presse organisée peu après les faits, Emma a "tenté de fuir, mais le suspect a tenté de l'étrangler", avant de porter de nouveaux coups de couteau.
"Il est vide, ce garçon"
Lors du procès qui s'est déroule à huis clos, les experts se sont succédé pour décrire "le trouble de la personnalité schizoïde" dont il souffre, un état caractérisé par un détachement et un désintérêt général.
"Ça ne lui a rien fait. Il n'a rien, aucun ressenti. Il est vide, ce garçon", a déploré Nathalie, la mère d'Emma, citée par son avocat auprès de l'AFP.
L'adolescent est "psychiquement incapable de ressentir quelque chose", a reconnu pour sa part son avocate, Me Amélie Gemma, disant ne pas pouvoir se prononcer à ce stade sur un éventuel appel. La mère de l'adolescente a demandé que le prévenu soit enfermé, disant ne pas vouloir "qu'il puisse recommencer et qu'une autre famille vive ce qu'on a vécu".