Omar Raddad: les dates clés de l’affaire

L'ADN retrouvé sur les scellés dans l'affaire d'Omar Raddad ne correspond pas à 100% avec les fichiers d'empreintes génétiques. (Photo d'illustration) - AFP
C’est une affaire judiciaire qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a fasciné beaucoup de Français. Le 24 juin 1991, le corps de Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans, est retrouvé dans les sous-sols de sa villa à Mougins, sur la Côte d’Azur. Son jardin, Omar Raddad, se retrouve rapidement au cœur de l’enquête. Et pour cause, un graffiti l’incrimine. Tracé en lettres de sang, le message gravé sur le mur affirme: “Omar m’a tuer”.
En 1994, Omar Raddad est reconnu coupable du meurtre de sa patronne, et est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, avant d’être gracié partiellement par le président de la République, en 1996.
Mais si cette histoire a fait beaucoup de bruit, c’est à cause de ses nombreuses zones d’ombres. Pour comprendre l’affaire Omar Raddad, retour sur les dates clés qui soulèvent toujours des interrogations, plus de 30 ans après les faits.
23 juin 1991
Disparition de Ghislaine Marchal. Elle a une conversation téléphonique avec une amie, et raccroche vers 11h50. C'est la dernière fois que quelqu'un entendra sa voix. Des proches se rendent à son domicile, mais elle ne répond pas.
24 juin 1991
Le corps de Ghislaine Marchal est retrouvé gisant dans une mare de sang, au sous-sol de sa villa à Mougins, sur la Côte d’Azur. Selon les résultats de l’autopsie, elle a été tuée à coups de chevron et lardée de coups de couteau.
27 juin 1991
Le jeune jardinier, Omar Raddad, est mis en examen et écroué. Il conteste les faits qui lui sont reprochés.
23 août 1991
Des experts en graphologie estiment que les inscriptions retrouvées sur la porte sont bien celles de la victime, Ghislaine Marchal. Des conclusions qui pèseront lourdement dans le dossier de l'accusation.
2 février 1994
Omar Raddad est condamné pour meurtre à 18 ans de réclusion criminelle devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes.
9 mars 1995
Omar Raddad fait une demande de pourvoi en cassation qui est rejetée.
23 mai 1996
Jacques Chirac décide d’octroyer la grâce partielle à Omar Raddad. Sa peine est donc réduite de quatre ans et huit mois.
4 septembre 1998
Omar Raddad est libéré après avoir passé sept ans dans la prison centrale de Muret en Haute-Garonne.
27 janvier 1999
Un des avocats d’Omar Raddad, Me Vergès, dépose une requête auprès de la cour de révision en pointant l’absence de recherches d’empreintes sur le chevron de bois ayant servi à tuer la victime, ainsi que les expertises graphologiques.
27 décembre 1999
Une nouvelle expertise de la police scientifique montre que le graffiti “Omar m’a tuer” a été réalisé avec le sang de la victime, Ghislaine Marchal, mêlé avec du sang masculin non identifié.
20 novembre 2002
La Cour de révision rejette la demande d’un nouveau procès
5 novembre 2015
Des traces ADN ont été relevées lors de nouveaux prélèvements effectués à la demande de Me Noachovitch, l’avocate d’Omar Raddad.
10 octobre 2016
Les analyses de ces traces ADN concluent qu’elles appartiennent à quatre hommes non identifiés. Elles ont été retrouvées sur deux portes et un chevron de la scène de crime. Elles ne correspondent en rien à celle d’Omar Raddad.
24 juin 2021
Me Noachovitch dépose une nouvelle requête en révision à la suite d’un rapport d’enquête datant de 2019 révélant de nouvelles analyses de ces traces ADN. Les résultats renforcent l’hypothèse d’un dépôt d’empreinte au moment des faits.
14 décembre 2021
La commission d’instruction de la Cour de révision ordonne un supplément d’information.
16 mars 2022
Le livre Ministère de l’injustice paraît, révélant ainsi la contre-enquête menée entre 2002 et 2004. Le chapitre consacré à Omar Raddad permet d’identifier deux nouveaux suspects.
19 mai 2022
La commission d’instruction de la Cour de révision ordonne un supplément d’information suite aux nouveaux éléments
A venir:
15 septembre 2022
Date butoire pour rendre les conclusions de l’enquête autour des nouveaux éléments.
Les prochains mois pourraient bien marquer un tournant dans ce dossier. Si la Cour de révision reconnaît la véracité des nouveaux éléments, un nouveau procès pourrait se tenir. Peut être celui qui innocentera Omar Raddad.