RETOUR SUR. Un an après la tuerie au sabre de Douvres dans l'Ain, l'enquête se poursuit

Un forcené retranché dans une maison avec une famille a été abattu à Douvres, dans l'Ain ce mercredi 20 juillet 2022. - Capture Google Street View
C'est un drame familial qui a marqué les habitants de l'Ain l'an dernier. Un an s'est écoulé depuis qu'un jeune homme âgé de 22 ans a exécuté cinq membres de sa famille à l'aide d'un sabre à Douvres, le 19 juillet. Le suspect, qui a fini par contacter les autorités, est finalement mort le lendemain lors de l'intervention du GIGN.
Malgré tout, exactement un an plus tard, "l'enquête préliminaire est toujours en cours", indique le parquet de Bourg-en-Bresse auprès de RMC Crime ce mercredi.
"Elle vise principalement à cerner le profil psychologique et psychiatrique du mis en cause et à vérifier la chronologie des faits pour apporter des réponses à la famille des victimes", détaille la procureure Karine Malara.
Le jeune homme se retranche dans le pavillon
Pour l'heure, ce que l'on sait de la chronologie de l'affaire, c'est qu'elle débute vers 23 heures, le 19 juillet 2022. Un jeune homme contacte la gendarmerie pour signaler qu'il vient de tuer sa famille à l'aide d'un sabre. Il s'agit de Matthieu, 22 ans, soupçonné de présenter des troubles psychologiques.
Les gendarmes interviennent sur place immédiatement. Mais l'individu se retranche chez lui, armé, et refuse de communiquer. Le 20 juillet, le GIGN arrive pour essayer de négocier avec le forcené. Mais là encore, leurs tentatives échouent.
Ils finissent par entrer de force à l'intérieur du pavillon et comprennent vite que Matthieu s'est retranché dans une pièce, armé d'un sabre japonais et d'un fusil. Il s'est également confectionné des protections individuelles à l'aide de cartons, qu'il a disposées sur son torse et d'autres parties de son corps, expliquait lors d'une conférence presse le procureur de Bourg-en-Bresse de l'époque, Christophe Rode.
"Bonsoir, je les ai tués"
Le jeune homme ne semble pas reculer devant les sommations des membres du GIGN qui lui font face. Il s'avance vers eux, les menaçant à l'aide des armes, jusqu'à ce que les gendarmes tirent dans sa direction à quatre reprises, le blessant grièvement. Il finira par mourir de ses blessures quelques minutes plus tard.
En explorant la maison, les autorités découvrent les corps de cinq victimes: il s'agit de son père, sa belle-mère et de sa sœur, mais aussi de la fille de sa belle-mère et du petit dernier de la famille recomposée, âgé de 5 ans.
"Bonsoir, je les ai tués", avait écrit par message le suspect à sa mère. "Qu'est-ce que tu n'as pas compris, je les ai tués", avait-il insisté face à l'incompréhension de celle-ci, accompagnant son message d'une photo de sa sœur égorgée.
"J'ai hurlé", commentait sur BFMTV en août dernier la mère du jeune homme, qui a perdu ses deux enfants dans la tuerie.
Pas de réponse pénale possible
Les autopsies révèlent que les victimes ont été tuées à l'arme blanche, et certaines présentent également des plaies par balle. Selon la mère de Matthieu, ce dernier présentait un "gros mal-être" et ne parvenait pas à "trouver sa place" dans cette famille recomposée, nourrissant notamment une certaine jalousie envers le plus jeune.
Confiées à la section de recherches de la gendarmerie de Lyon, les investigations devraient donc se poursuivre jusqu'à l'automne, indique encore Karine Malara.
Bien qu'"aucune réponse pénale ne sera possible du fait de l’extinction de l’action publique suite au décès du mis en cause", les proches des victimes qui se sont constitués parties civiles devraient alors être reçus, accompagnés par une association d'aide aux victimes.