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RETOUR SUR. L'affaire Fiona, un infanticide qui marque les mémoires depuis 10 ans

Une marche blanche pour "retrouver Fiona" en 2013 à Marseille.

Une marche blanche pour "retrouver Fiona" en 2013 à Marseille. - BERTRAND LANGLOIS / AFP

Si sa mère et son beau-père ont été condamnés pour l'avoir maltraitée et tuée, on ne sait toujours pas où se situe le corps de la petite fille disparue à l'âge de 5 ans en 2013.

Comme beaucoup d'enfants martyrs ou disparus, c'est un visage qui marque les esprits. Il y a 10 ans jour pour jour, la petite Fiona, âgée de 5 ans, disparaissait à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.

S'orientant d'abord vers un enlèvement, l'enquête avait finalement abouti à l'arrestation de sa mère et du compagnon de celle-ci, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf condamnés depuis pour avoir maltraité et tué la fillette en 2013.

De parents éplorés à suspects

Le 12 mai 2013, le visage déconfit de Cécile Bourgeon apparaissait dans les journaux télévisés français: la jeune femme âgée de 25 ans à l'époque sanglote face aux caméras, éplorée après l'enlèvement de sa fille, Fiona. Elle raconte s'être assoupie sur un banc pendant vingt minutes, dans un parc de Clermont-Ferrand. À son réveil, explique-t-elle en pleurs, sa fille a disparu.

"Je suis partie seule avec mes enfants, on est arrivé là, et une fois que je me suis réveillée, Fiona n'était plus là", raconte Cécile Bourgeon face aux caméras.

Les autorités pensant à un enlèvement, de gros moyens sont déployés pour chercher la fillette, en vain. Mais les semaines passant, les enquêteurs finissent par s'intéresser de plus près au couple formé par Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, son compagnon. De parents éplorés, ils passent à suspects n°1 face aux incohérences qui pointent dans leurs récits respectifs.

Condamnés à 20 et 18 ans de réclusion criminelle

Placés en garde à vue, ils finissent par avouer les multiples maltraitances dont la petite fille faisait l'objet, et avoue l'avoir battue à mort et enterrée dans une forêt non loin de Clermont-Ferrand.

Lors de leur premier procès en 2016, Cécile Bourgeon est finalement condamnée à 5 ans de réclusion criminelle pour "non-assistance à personne en danger", tandis que son compagnon écope de 20 ans de réclusion criminelle. Le parquet décide cependant de faire appel de cette décision.

Le deuxième procès est renvoyé de 2017 à 2018. Les deux accusés sont cette fois-ci tous deux condamnés à 20 ans de réclusion criminelle pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un verdict qui ne satisfait pas encore la défense: au terme d'un quatrième procès, la peine de Cécile Bourgeon est confirmée, tandis que Berkhane Makhlouf voit la sienne baisser à 18 ans de réclusion.

À cause des approximations des suspects et de leurs incertitudes, le corps de la petite fille n'a cependant jamais été retrouvé.

Elisa Fernandez