RMC Crime
Affaires françaises

Ces trois affaires pour lesquelles Monique Olivier pourrait être jugée d'ici fin 2023

Monique Olivier en 2008.

Monique Olivier en 2008. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Le 3 mai dernier, le parquet de Nanterre a requis un procès de Monique Olivier, l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, pour les affaires de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

Le premier procès du pôle de Nanterre, spécialisé en affaires non élucidées, devrait bientôt avoir lieu. Le 3 mai dernier, le parquet de Nanterre a requis un procès pour juger Monique Olivier, l'ex-compagne de Michel Fourniret, devant les assises des Hauts-de-Seine. Déjà condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre affaires, et également condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour une cinquième affaire de meurtre, Monique Olivier devra bientôt retrouver le banc des accusés d'ici la fin de l'année 2023.

Cette fois-ci, elle serait jugée pour complicité d'enlèvement et séquestration, suivi de meurtre accompagné de viol dans trois affaires: celle de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Une avancée pour les familles qui attendent depuis plus de trente ans de pouvoir rendre justice à leurs filles.

Marie-Angèle Domèce, disparue en 1988 à Auxerre (Yonne)

Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domèce, une handicapée mentale de 19 ans, a disparu à la sortie de son foyer situé à Auxerre, dans l'Yonne. Pendant des années, des investigations ont été menées pour tenter de la retrouver. Au départ, la piste d'Emile Louis était privilégiée, car le tueur en série avait sévi dans la région et s'en prenait principalement à des jeunes femmes orphelines et handicapées mentales.

Dès les années 2000, les enquêteurs s'intéressent à Michel Fourniret quand ils découvrent qu'il se trouvait également dans la région au moment des faits. Mis en examen le 11 mars 2008 pour l'enlèvement et l'assassinat de la jeune femme, il bénéficie finalement d'un non-lieu le 14 septembre 2011. Une décision qui sera annulée en juin 2012, mais les nouvelles recherches ne donneront rien.

Il faudra attendre la reprise du dossier par le pôle de Nanterre pour voir cette affaire avancer. En février 2018, Michel Fourniret avoue finalement être l'auteur du meurtre de Marie-Angèle sans jamais révéler l'emplacement de son corps. Le 24 janvier dernier, des fouilles ont été organisées pour tenter de retrouver sa dépouille, mais cette fois-ci encore, elles ne donneront rien. L'ultime chance de retrouver les restes de la jeune femme serait que Monique Olivier fasse de nouvelles révélations lors de son futur procès.

Joanna Parrish, retrouvée morte en 1990 à Monéteau (Yonne)

Le 17 mai 1990, le corps de Joanna Parrish, une jeune Anglaise de 20 ans qui travaillait comme assistante d'anglais dans un lycée d'Auxerre, est retrouvé flottant à la surface de l'eau, dans l'Yonne. Une autopsie révèle qu'elle est morte par asphyxie et qu'elle a été violée.

Pendant des décennies, rien n'a permis d'identifier son meurtrier. C'est finalement en 2005, deux ans après l'arrestation de Michel Fourniret et Monique Olivier, que la femme du tueur en série est finalement passée aux aveux. Mais faute de preuves, une ordonnance de non-lieu est rendue en 2011. Une décision que la cour d'appel décide finalement d'annuler en 2012.

Michel Fourniret n'avouera le meurtre de Joanna Parrish qu'en février 2018, en même temps que celui de Marie-Angèle Domèce. Une annonce qui redonne espoir à ses parents qui ne voulaient qu'une chose: voir le meurtrier de leur fille condamner. Décédé en détention avant d'être jugé pour cette affaire, il ne reste désormais plus que Monique Olivier pour payer le meurtre de la jeune femme.

Estelle Mouzin, disparue en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne)

Le 9 janvier 2003, la petite Estelle Mouzin, âgée de 9 ans, disparaît sur le chemin de l'école, à Guermantes. Si au départ, les policiers pensent à une fugue en raison du divorce en cours de ses parents, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration sur mineure est finalement ouverte.

Arrêté en juin 2003, Michel Fourniret devient une piste dans ce dossier. Mais l'homme dit avoir un alibi. Au moment de la disparition de la fillette, un appel téléphonique est passé à son fils depuis son domicile. Si le tueur en série est finalement écarté de l'affaire, il faudra attendre le transfert du dossier vers le pôle de Nanterre pour obtenir des aveux. Le 21 novembre 2019, Monique Olivier avoue qu'elle a elle-même envoyé le message à son fils depuis le téléphone de son mari, le jour de la disparition d'Estelle, pour lui servir d'alibi.

Michel Fourniret est donc mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort". Et le 6 mars 2020, le tueur en série finit par avouer le meurtre d'Estelle Mouzin après avoir semé le doute sur sa culpabilité pendant plusieurs années. Des traces ADN appartenant à la fillette sont retrouvées sur un matelas dans l'ancienne maison de la sœur de Michel Fourniret et permettent de confirmer ses déclarations.

Le 5 avril 2021, Didier Seban, l'avocat du père d'Estelle, annonce que Monique Olivier a avoué sa complicité dans cette affaire en ayant séquestré la petite fille. Pourtant, malgré de vagues indications et plusieurs campagnes de fouilles, rien n'a jamais permis de retrouver le corps de la petite fille.

Mort en 20 mai 2021 en détention, Michel Fourniret ne pourra pas prendre part au procès et seule Monique Olivier pourra donner de nouvelles indications sur les lieux où se trouvent les corps de Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin lors de son futur procès qui devrait se tenir en novembre 2023.

Alix Mancel