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Affaires françaises

Affaire Estelle Mouzin: vers un procès de Monique Olivier en novembre 2023?

Estelle Mouzin a disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne.

Estelle Mouzin a disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne. - AFP

20 ans après la disparition de la petite Estelle Mouzin, 9 ans, un procès pourrait se tenir d'ici à la fin de l'année 2023, en l'absence du principal protagoniste, Michel Fourniret.

C'est une nouvelle inespérée pour les proches d'Estelle Mouzin. Monique Olivier, l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, devrait comparaître devant la cour d'assises en novembre 2023. Elle sera jugée pour son implication dans trois dossiers, dont celui de l'enlèvement de la petite Estelle Mouzin, selon nos confrères de l'Ardennais.

Mise en examen pour complicité dans trois affaires de disparitions, elle reste l'unique personne impliquée depuis la mort de Michel Fourniret, le 10 mai 2021. Âgée de 74 ans, Monique Olivier est donc la dernière piste judiciaire pour que les parents d'Estelle obtiennent, d'une manière ou d'une autre, justice.

Un procès avant qu'il ne soit trop tard

Le dossier d'instruction concernant la disparition d'Estelle Mouzin, survenue en 2003, devrait bientôt se clôturer, "sans doute en janvier", confie Eric Mouzin, son père, à nos confrères.

"Cette clôture fige ainsi toutes les investigations qui ont été menées et entérine le décès d'Estelle. L'instruction identifie aussi les auteurs et les complices. Je pense également que les circonstances sont établies même s'il reste encore quelques petits trous d'ombre".

La juge d'instruction, Sabine Khéris, chargée d'enquêter sur ces trois affaires, a décidé d'arrêter les investigations pour qu'il y ait un procès, avant qu'il ne soit trop tard. Michel Fourniret étant déjà décédé, il ne reste plus que Monique Olivier.

"Aujourd'hui, que Michel Fourniret soit reconnu coupable, on ne le peut plus car son décès met fin à l'action publique. Nous savons que c'est lui! Cela ne change rien. Ce n'est pas la condamnation qui m'importe, c'est ce qu'il a commis", précise le père d'Estelle Mouzin.

Ce procès, composé de trois parties civiles qui représente les familles de trois victimes, sera un événement lourd à organiser. Car en plus de l'affaire Estelle Mouzin, il s'agit aussi d'examiner les cas de Marie-Angèle Domèce, disparue à 19 ans en 1988, et de Joanna Parrish, jeune Britannique de 20 ans retrouvée morte en 1990.

"On aura bientôt la clôture de l'instruction, un procès d'assises et une condamnation"

Si une fin se profile dans les procédures judiciaires, la recherche du corps de la petite Estelle, elle, semble loin d'aboutir. Et pour cause, après de nombreuses fouilles infructueuses, Eric Mouzin se fait à l'idée qu'il ne retrouvera jamais le corps de sa fille.

"En octobre, lors de la campagne de fouilles à Issancourt-et-Rumel, Me Seban, en accord avec moi, a précisé à Madame Khéris que nous ne nous opposerions pas à l'abandon des recherches du corps d'Estelle. Pourquoi? Parce qu'au bout de dix fois, c'est un échec".

Et pour cause, il souligne l'immensité du terrain et les choses qui ont pu se passer au cours des 20 ans qui se sont écoulés depuis la disparition de sa fille. "Entre la croissance des arbres, le travail des animaux, la décomposition en raison de l'acidité de la terre, nous avons parfaitement compris la difficulté que rencontrait la juge Khéris pour retrouver le corps", explique-t-il.

Pour autant, il reste persuadé que la zone fouillée par les enquêteurs est la bonne. "ll n'y a pas d'ambiguïté, les dernières auditions des mis en examen ne laissent planer aucun doute: le corps est dans les Ardennes".

Alix Mancel