Un homme devant la justice pour avoir tué son ancien codétenu dans une forêt
Un homme a été tué par son ancien codétenu en forêt de Bouconne, près de Toulouse (Haute-Garonne) en octobre 2019. - Google Street View
Il a déjà passé de nombreuses années en prison et il pourrait y retourner. Un homme âgé de 63 ans est jugé devant les assises de Haute-Garonne depuis mardi, accusé du meurtre de l'un de ses anciens codétenus dans une forêt. Presque quatre ans jour pour jour après les faits, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Selon le récit que fait France Bleu de cette affaire, ce sont des promeneurs qui tombent sur le corps d'un homme sans vie, dans la forêt de Bouconne, située à l'ouest de Toulouse, le 30 octobre 2019. Prévenus, les gendarmes interviennent sur place. Il est rapidement établi que la victime a été tuée à coups de marteau.
Il ne faudra pas longtemps aux enquêteurs pour remonter la piste d'un suspect: un sexagénaire est interpellé au lendemain des faits. Interrogé, il reconnaît être l'auteur du meurtre.
Quarante ans de prison au compteur
D'après le récit qu'il livre alors, cet homme, sorti de prison 10 mois auparavant, a conservé des relations tendues avec son ancien codétenu, condamné pour viol. Les deux individus ont été incarcérés dans les mêmes établissements - les centres de détention de Seysses et de Lannemezan - et ont également fréquenté la même association de réinsertion, précisent encore nos confrères.
De crainte que son ex-camarade de cellule ne repasse à l'acte, explique encore le suspect, il décide de mettre au point un plan pour l'empêcher de nuire à de nouvelles personnes. Il l'intercepte, alors que ce dernier descend de son bus, non loin de la forêt. Une dispute éclate et le suspect se met à infliger de violents coups de marteau à la victime, qui décède des suites de ses blessures.
Auprès de France Bleu, l'avocat de la défense Me Pierre Dunac dresse le portrait de son client comme d'un homme abîmé par sa longue expérience de la prison, où il a passé 40 ans. "Il s'est construit sur un mode qui en a fait un garçon peut-être particulièrement agressif pendant un certain nombre d'années. En prison, on est confronté à la violence au quotidien, avec une nécessité de s'adapter à cela." Les jurés rendront leur verdict à l'issue des audiences, jeudi soir.
