Un juge égyptien condamné à mort pour avoir perpétré le meurtre de sa femme

Le Caire, en Egypte (image d'illustration) - Vyacheslav Argenberg
Le tribunal du Caire a condamné mardi 16 août le membre du Conseil d’Etat égyptien, Ayman Haggag et son complice, Hussein El Gharably, à la peine de mort. Les deux hommes ont été reconnus coupables de l’assassinat de la femme d’Ayman Haggag, la présentatrice de télévision Shaimaa Gamal. Son corps avait été retrouvé en juin dernier enterré dans le jardin d’une villa isolée près du Caire, en Egypte, rapporte The National.
La décision de justice a été renvoyée au grand mufti, un chef religieux qui fait appliquer la loi musulmane. Il s’agit d’une procédure judiciaire égyptienne obligatoire avant de prononcer une condamnation à mort. Une audience se tiendra le 11 septembre prochain pour trancher sur le verdict final.
Il tue sa femme pour protéger ses "secrets"
Tout a commencé quand Ayman Haggag a signalé la disparition de sa femme. L’homme a raconté aux agents de police qu’il l’avait déposée dans le centre commercial d’un quartier aisé du Caire, et qu’elle ne s’était jamais présentée à l’endroit où ils devaient se rejoindre.
Mais l’affaire a pris une tout autre tournure quand Hussein El Gharably a révélé aux enquêteurs avoir participé au meurtre de la présentatrice de télévision contre de l’argent. Le complice de l’homme de loi égyptien a ensuite conduit les agents de police sur le lieu où le corps de la victime a été enterré. Hussein a ensuite déclaré qu’Ayman avait monté un complot de toute pièce pour tuer sa femme après que celle-ci l’ait menacé de révéler ses "secrets" s’il ne lui donnait pas de l’argent, selon The National.
Une enquête a donc été ouverte et a révélé que le mari de la victime avait attiré sa femme dans une ferme isolée proche du Caire, à Gizeh. L’homme l’a ensuite frappée avec un pistolet et l’a étranglé avec un morceau de tissu pendant qu’Hussein, son complice, maintenait la jeune femme. Les deux hommes l’ont ensuite enterrée dans le jardin après l’avoir aspergée d’acide nitrique dans le but de déformer ses traits pour ne pas la reconnaître.
Des preuves qui ne laissent pas de place au doute
Une autopsie a été réalisée sur le corps de la victime et a révélé qu’elle était morte par étranglement. Les empreintes ADN des deux accusés ont également été retrouvées sur le tissu qui a servi à la tuer. Les enquêteurs ont découvert que les téléphones portables des deux hommes, ainsi que celui de la victime, ont borné au même endroit le jour du crime, près de la ferme où le corps a été retrouvé.
Dix personnes ont permis de confirmer la version des faits racontée par Hussein. Notamment, le témoignage d’un gérant d’une boutique où les deux hommes sont venus acheter des pelles et de l’acide nitrique.