Une femme demande à être libérée de prison au nom de son foetus

Une femme incarcérée pour meurtre à Miami vient de voir sa requête rejetée. Elle avait demandé à être libérée au nom de son bébé à naître.

Une femme enceinte incarcérée pour meurtre, à Miami, vient de demander à être remise en liberté au nom de son fœtus. Selon ses arguments, l'enfant qu'elle porte serait une personne et aurait le droit à la liberté.

La cour d'appel de Floride a rejeté sa demande le 24 février dernier en expliquant que "la demande a été déposée sans fournir d'éléments factuels".

"Nous ne croyons pas pouvoir déterminer correctement si l'enfant à naître a le droit de déposer un recours devant nous étant donné le dossier incomplet dans cette affaire", explique-t-elle.

Un "cheval de Troie mal déguisé"

La femme, âgée de 24 ans, avait été arrêtée et inculpée pour meurtre en juillet 2022 après avoir mortellement tiré sur une femme alors qu'elles se trouvaient toutes les deux dans un véhicule Uber. Alors enceinte de six semaines, elle avait déposé sa requête en affirmant que "l'enfant à naître n'a été inculpé d'aucun crime par le procureur" et qu'il était "incarcéré de manière illégale".

"L'enfant n'avait pas voix au chapitre lorsque la décision d'incarcérer la mère avait été prise", a déclaré son avocat embauché par le futur père pour représenter l'enfant à naître.

L'avocat a demandé sa libération au nom de la procédure d'habeas corpus, qui permet de contester une détention vue comme arbitraire, selon l'AFP.

Une juge de la cour d'appel a estimé l'argument "illogique" présenté par la requête. "Le gouvernement ne pourrait pas plus être accusé de détenir l'enfant à naître de manière illégale dans cette affaire que la mère ne pourrait être coupable d'enlèvement (...) si elle choisissait de rendre visite à sa grand-mère en Géorgie en étant enceinte de huit mois", a-t-elle précisé avant d'ajouter: "La mère se présente à nous en tant que cheval de Troie mal déguisé".

Alix Mancel avec AFP