C'est une affaire qui ne pourra jamais se défaire entièrement de ses zones d'ombre. Un propriétaire qui devait être jugé pour le meurtre de sa locataire et de la belle-fille de cette dernière est mort à la maison d'arrêt de Seysses, à Toulouse (Haute-Garonne), dans la nuit du 16 au 17 juillet, annihilant toute possibilité de procès, selon les informations de La Dépêche du Midi.
Éric G. avait été renvoyé devant une cour d'assises, accusé d'avoir tué à Montauban Emilie, sa locataire de 38 ans, et la petite amie de son fils, Laura, 18 ans, en novembre 2019. Alors que son procès avait débuté le 31 janvier dernier, l'homme avait fait un malaise cardiaque lors du dernier jour, interrompant l'audience. Cinq mois plus tard, c'est à la suite de problèmes de santé qu'il serait mort, rapportent nos confrères.
Le fils d'abord envisagé comme suspect
Le 14 novembre 2019, vers 4h du matin, des policiers sont appelés pour intervenir dans une petite maison de Montauban. Au pied de l'escalier, il retrouve le corps sans vie d'Emilie, qui présente des plaies à l'arme blanche.
Puis, à l'étage, c'est celui de Laura qu'ils découvrent. Comme l'indique notamment la présence d'un fusil à côté de son corps, elle semble avoir été abattue par balle.
Le fils d'Emilie et petite ami de Laura se trouve à l'extérieur. Il déclare aux enquêteurs avoir assisté au double meurtre alors qu'un homme s'est introduit chez sa mère. Le jeune homme, tout juste majeur, sera d'abord envisagé comme le principal suspect avant que les soupçons ne se tournent vers le propriétaire des lieux.
Des questions en suspens
Interrogé par les enquêteurs, Éric G. a avoué une dispute avec sa locataire autour de possibles dettes de loyer. Mais il n'a jamais reconnu l'assassinat, déclarant seulement qu'il s'agissait d'un accident.
Pour les proches des victimes, qui comptaient sur un procès pour obtenir des réponses de la part de l'accusé, difficile de se prononcer sur l'effet de cette récente annonce. D'un côté, la mère d'Emilie exprime auprès de nos confrères le soulagement de ne pas avoir à "revivre un procès d'assises en entier". Mais elle se dit aussi "tourmentée" par les incertitudes qui pèseront pour toujours sur cette affaire.
En mourant, il a "emporté avec lui son secret", a pour sa part résumé son avocat, Me Guy Debuisson, auprès de La Dépêche. "Le mystère reste entier."