"J'ai eu le réflexe de filmer": trois jeunes condamnés pour avoir filmé l'agonie d'un homme

Un homme a été tué à la station de métro Henri Fréville à Rennes, le 29 mai 2023. - Google Street View
Leurs images, choquantes, ont fait le tour des réseaux sociaux. Après avoir filmé un homme en train d'agoniser sur les marches du métro à Rennes en mai, trois personnes ont été condamnées à l'issue de leur comparution devant le tribunal correctionnel, mercredi, rapportent Le Parisien et Ouest-France.
Grièvement blessée, la victime avait succombé sur les marches du métro après une violente attaque à la machette, le 29 mai dernier après 23 heures. L'homme, né en 1997 au Sénégal, avait été retrouvé à l'entrée de la station de métro Henri-Fréville.
Le parquet de Rennes a alors ouvert une enquête. Pour l'heure, aucun suspect n'a été interpellé pour le meurtre, indique le procureur Philippe Astruc auprès de RMC Crime ce jeudi. Mais en visionnant les images de vidéosurveillance, ils remarquent une jeune femme de 18 ans qui a filmé son agonie sans intervenir, une attitude que le procureur avait alors jugée choquante.
Elle avait ensuite envoyé la vidéo à son petit ami, qui l'a lui-même transmis à sa soeur. C'est à cette dernière que le parquet reprochait d'avoir diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.
"On a filmé son fils comme une bête de cirque"
Ce sont ces trois jeunes qui ont comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Rennes. "Je rentrais chez moi, j'avais le téléphone à la main. J'arrive dans le métro, je vois qu'il y a beaucoup de sang. J'ai eu le réflexe de filmer", a déclaré à l'audience la jeune femme témoin de l'agonie, ajoutant n'avoir "pas pensé" à prévenir les secours.
Pendant les investigations, elle s'était cependant défendue en déclarant avoir averti d'autres voyageurs qui, eux, ont appelé les pompiers.
Pour l'avocate de la mère de la victime, ces justifications ne sont pas convaincantes. "On a filmé son fils comme une bête de cirque et tout l'Internet s'est complu à regarder et commenter", a lancé Me Tania Abachkina, citée par Le Parisien. Quant à l'avocat de la défense, Me Maxime Tessier, il a souligné au cours de sa plaidoirie l'âge des prévenus, "presque encore des enfants".
À l'issue de l'audience, l'auteure des images a été condamnée à 15 mois de prison avec sursis et ses coprévenus à 6 mois. Ils devront également suivre un stage de citoyenneté.