Il estimait "aider les gens". Un tribunal néerlandais a condamné ce mardi un homme à une peine de prison pour avoir vendu des "kits pour se suicider". Kits qui ont, selon les procureurs, entraîné la mort de plus de 10 personnes.
Selon une enquête policière, depuis 2018, l'homme a fourni 1600 paquets d'un cocktail mortel de substances toxiques, dans une affaire qui, selon la juridiction, est la première du genre aux Pays-Bas. Si les Pays-Bas sont devenus en 2002 le premier pays à autoriser l'euthanasie, celle-ci reste strictement encadrée et impose l'intervention d'un médecin.
L'homme, identifié comme Alex S., 30 ans, écope d'une peine de 3 ans et demi de prison, dont un an et demi avec sursis. Il a préparé des colis postaux contenant le moyen suicidaire, des lignes directrices pour son utilisation et un anti-vomitif.
"Chaque paquet contenait 2 ou 3 gélules: une dose mortelle" pour laquelle il n'y avait pas d'antidote, selon du tribunal du district de Bois-le-Duc (sud).
L'euthanasie strictement encadrée aux Pays-Bas
Ceux qui ont pris le "médicament X" ne sont pas tous morts d'une mort agréable, ont-ils ajouté. Des proches ont "décrit la détresse et la panique, conduisant à une mort horrible". Le nombre de décès "peut potentiellement être multiplié par 160", ont déclaré les juges, préoccupés par le nombre de "kits" fournis.
"C'est la première fois qu'aux Pays-Bas quelqu'un est poursuivi pour avoir fourni des médicaments d'assistance au suicide à grande échelle", ont-ils ajouté.
"L'accusé a traité la vie des autres avec beaucoup de légèreté et a porté atteinte à la valeur de la vie humaine", ont déclaré les juges. "Il a ainsi sapé la pratique de l'euthanasie applicable aux Pays-Bas", ont-ils ajouté.
L'euthanasie est strictement encadrée aux Pays-Bas. Le patient doit être lucide lorsqu'il en formule la demande et ressentir des souffrances insoutenables en raison d'une maladie jugée incurable par au moins deux médecins.