"Faites entrer l'accusé": Aurélien Pioger, un meurtre maquillé en suicide

Le 26/09/2022 à 9:52

Ce dimanche 25 septembre, Faites enter l'accusé revient sur RMC Story avec un nouvel épisode inédit. Pour sa vingt-troisième saison, l'émission s'intéresse à l'affaire Aurélien Pioger, un vendangeur tué à Saint-Lambert-du-Lattay, dans le Maine-et-Loire, en 2008.

En pleine période de vendanges, le beau temps est au rendez-vous le dimanche 19 octobre 2008, à Saint-Lambert-du-Lattay, dans le Maine-et-Loire. Ce jour-là, un homme fait son petit tour de chasse, et décide de se rendre chez son grand-père. Soudain, c'est la stupeur, il voit un homme pendu, accroché sur une barre métallique avec une rallonge électrique. Ce dernier appelle les gendarmes. Les forces de l'ordre arrivent sur place. Ils constatent que cette personne a reçu des coups, à la bouche gonflée, mais aussi des hématomes près des yeux.

Faites entrer l'accusé: Aurélien Pioger, la mort dans les vignes

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Le camion de l'homme est retrouvé à quelques mètres du drame. A l'intérieur, les gendarmes retrouvent une carte vitale, et un permis de conduire. Ces documents appartiennent à un certain Aurélien Pioger.

L'examen du corps révèle que la mort remonte à 24 heures maximum, et qu'elle est compatible avec la thèse d'un suicide. La famille est alors prévenue du décès du jeune homme de 28 ans. C'est un choc pour ses proches. Pour eux, ils ne voient pas de raison plausible qui aurait poussé Aurélien Pioger à mettre fin à ses jours. Son entourage le décrit comme un doux rêveur et un amoureux de la nature.

Aurélien Pioger change radicalement de vie

Le jeune homme grandit sur les bords de la Loire. Puis, la famille déménage pour la Suisse, alors qu'Aurélien Pioger n'a que 15 ans. En parallèle de ses études, Aurélien Pioger travaille notamment dans les vignes pour se faire de l'argent. Avant son décès, le jeune homme venait de terminer les vendanges. Depuis 4 semaines, il partage un terrain avec d'autres vendangeurs.

La veille du drame, ils font la fête pour célébrer la fin des récoltes. Aurélien Pioger se serait rapproché d'une de ses collègues prénommée Sophie, la petite amie de Ludovic. Les deux se seraient couchés ensemble, puis au petit matin, ils se font réveiller par trois vendangeurs en colère: Maxime, Chloé et Claude demandent des comptes.

Ils sont convaincus qu'Aurélien Pioger a obligé la jeune femme à avoir une relation sexuelle non consentie. En représailles, Aurélien Pioger reçoit des coups de la part de ses deux autres collègues. Puis, il serait resté toute la journée dans son camion, avant de partir du camp vers 1h du matin. Une correction pour le viol, et un bannissement du groupe, c'est ce qui aurait poussé Aurélien Pioger à mettre fin à ses jours.

Des doutes planent toujours sur la mort du jeune homme de 28 ans

Le lendemain de la découverte du cadavre, la thèse du suicide est confirmée. Sa famille porte plainte. Les gendarmes doivent retrouver ceux qui ont frappé le jeune homme, et aussi enquêter sur le prétendu viol de Sophie. Son entourage n'y croit pas, et constate que des objets manquent dans le camion du jeune homme.

Le 13 novembre, Sophie contacte les enquêteurs, concernant cette histoire de viol. La jeune femme raconte que ce sont les vendangeurs qui parlent d'une d’agression, alors que ce n'est pas le cas. Elle explique ne pas croire à la thèse du suicide. Le 30 novembre, le procureur d'Angers ouvre une information judiciaire contre X pour homicide.

Au cours de l'enquête, un nouveau nom apparaît celui d'un certain Landry Frias alias "Tintin". L'homme a un casier judiciaire avec plusieurs condamnations pour vol, destructions de biens chez une de ses ex compagnes, et pour menaces de mort sur la même personne. Jamais les vendangeurs n'ont parlé de la présence de cet homme le jour du meurtre. Ce dernier est le petit ami de Sylvie, la fille du vigneron qui employait les autres vendangeurs dont Aurélien Pioger. Landry Frias travaille ailleurs, mais dort au domicile du viticulteur.

Un des vendangeurs raconte le calvaire d'Aurélien Pioger

Avec ces nouveaux éléments, le 3 mars 2009, les forces de l'ordre interpellent 13 personnes. Alexandre, un des vendangeurs craque, et raconte la journée de supplice subit par Aurélien Pioger. Il explique que Claude Boulé, Landry Frias, et Maxime Deschamps ont humilié, et torturé l'homme de 28 ans.

Cinq mois après le drame, les trois suspects reconnaissent les faits. Ils expliquent qu'au milieu de la nuit, Claude Boulé et Landry Frias ont pris le camion de l'homme de 28 ans, et Maxime Deschamps et Sylvie les ont suivi en voiture. En cours de route, ils les perdent de vue, avant de retrouver le camion quelques minutes plus tard. Les deux hommes auraient laissé le camion un peu plus loin avec à l'intérieur Aurélien Pioger. Puis, ils seraient tous repartis en voiture.

Claude Boulé, Landry Frias, Maxime Deschamps, et sa petite amie Sylvie sont mis en examen pour meurtre séquestration, tortures et actes de barbarie. Chloé, Alexandre et un autre copain de la bande, sont mis en examen pour non-dénonciation de crime et non-assistance à personne en danger.

Aucun coupable pour le meurtre du vendangeur

Le 11 mars 2013 s'ouvre le procès de ces sept accusés, et quatre d'entre eux comparaissent libres devant la Cour d’assises du Maine-et-Loire. Claude Boulé, Landry Frias, et Maxime Deschamps sont dans le box des accusés. Après 3 semaines de procès, le verdict tombe. Aucun n'est reconnu coupable du meurtre, car la Cour n'a pas assez d'éléments pour imputer le crime à l'un d'entre eux.