Faites entrer l'accusé: Chantal Ternik ou la curieuse pendaison

Le 3 avril 2003, Chantal Ternik est retrouvée pendue dans sa ville de Sanary-sur-mer. Si le médecin légiste conclut à un suicide, ses proches se battent pour révéler la vérité.

Suicide ou meurtre? C'est la question qu'a soulevée la mort de Chantal Ternik, une mère de famille dépressive, retrouvée pendue dans sa maison de Sanary-sur-mer (Var). Ce dimanche, Faites entrer l'accusé revient sur cette affaire qui a connu plusieurs rebondissements.

Faites entrer l'accusé: Chantal Ternik s'est-elle suicidée?

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Au petit matin du 3 avril 2003, les pompiers reçoivent un appel de toute urgence. Un jeune homme de 14 ans vient de retrouver sa mère pendue à la balustrade de sa maison. Malgré la rapidité des pompiers pour se rendre sur place, il est trop tard. Chantal Ternik est morte depuis plusieurs heures.

Quand les policiers sont appelés pour se rendre sur les lieux, ils connaissent déjà bien la maison. Et pour cause, Chantal et son mari se disputaient régulièrement et cela nécessitait parfois l'intervention des forces de l'ordre.

C'est ensuite au tour du médecin légiste d'arriver sur place. Pour lui, cela ne fait aucun doute: Chantal s'est suicidée. Aucune investigation supplémentaire n'a donc été entreprise et l'affaire est classée. Mais cette décision ne convient pas aux proches de Chantal qui ne croient pas en cette version. Son frère est certain: c'est son mari qui l'a assassiné, selon lui.

Le mari pointé du doigt

Le lendemain de l'enterrement de Chantal, son père et son frère décident de porter plainte contre son mari, Anton Ternik. Ils expliquent l'enfer dans lequel cet homme avait plongé sa femme. En instance de divorce, l'homme avait une interdiction de se rendre à son domicile. Pourtant, le frère et le père de Chantal révèlent qu'il continuait de la harceler, de la violenter et de la menacer. Elle avait d'ailleurs déposé de nombreuses mains courantes contre son mari.

Face aux déclarations de ses proches, une information judiciaire est ouverte. Les techniciens de l'identité judiciaire retournent donc au domicile de Chantal pour passer au peigne fin les lieux. Mais aucune trace ADN n'est exploitable.

Le juge demande alors qu'une nouvelle expertise soit pratiquée, en 2006, à partir des photos du corps prises le jour du décès. C'est l'emplacement de son pied droit qui va soulever des interrogations. Un orteil se trouve entre les lames de la chaise sur laquelle elle était censée s'être appuyé pour se pendre. Mais les experts affirment qu'un corps qui meurt par pendaison a forcément des convulsions. Si Chantal avait été prise de convulsions, elle aurait bougé et donc la chaise aurait dû tomber.

La corde fait basculer l'enquête

Les enquêteurs reprennent alors leurs investigations en s'intéressant au mari de Chantal. Il remarque que son téléphone a borné près du domicile de sa femme alors qu'il ne devait pas s'en approcher et qu'il a ensuite coupé son appareil en début d'après-midi, au même moment où les policiers perdent la trace de Chantal.

Face à ces éléments, Anton Ternik se mélange les pinceaux et sa version ne tient pas la route. Les enquêteurs apprennent aussi que le matin de la découverte du corps de Chantal, ses enfants l'ont appelé pour le prévenir qu'ils n'avaient pas de nouvelle de leur mère et au lieu de s'en inquiéter, il est allé prendre un café en terrasse avec une de ses connaissances.

C'est finalement une reconstitution qui va accabler Anton. Un mannequin est monté sur la chaise pour jouer le rôle de Chantal et là, ils s'aperçoivent que la corde est trop courte pour qu'elle puisse l'attraper depuis sa chaise.

Anton est donc renvoyé devant les assises pour assassinat. Mais les preuves contre lui ne sont pas suffisantes pour convaincre les jurés. Il est finalement acquitté.

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Alix Mancel