Faites entrer l'accusé: Henri Pacchioni, jugé pour un meurtre sans cadavre

Le 02/04/2023 à 14:00

"Faites entrer l'accusé" arrive sur RMC Story le 12 janvier prochain - FTV

Faites entrer l'accusé revient sur le meurtre de Michèle Moriamé en 1989 par son ex-compagnon Henri Pacchioni, qui assure avoir seulement voulu protéger sa fille.

Il dit avoir tout fait "pour les yeux" de sa fille Emilie. Ce dimanche, Faites entrer l'accusé revient sur l'affaire Henri Pacchioni, condamné pour le meurtre de sa compagne en 1996.

"Faites entrer l'accusé"

Retrouvez l'épisode consacré à Henri Pacchioni

En mai 1989, à Marignane dans les Bouches-du-Rhône, une femme se rend au commissariat pour déclarer la disparition de sa fille, Michèle Moriamé, âgée de 32 ans. Celle-ci n'a plus donné de nouvelles à ses proches depuis deux mois. Ni à ses amis, ni à sa mère, ni à son ex-compagnon Henri Pacchioni, avec qui elle a eu une fille, Emilie.

Celui-ci explique qu'il ne s'inquiète pas, qu'il est coutumier des absences prolongées de son ancienne conjointe.

"Ce n'est pas la première fois qu'elle partait", assure dans Faites entrer l'accusé l'intéressé, qui explique que leur relation n'était pas au beau fixe.

Un amant soupçonné

Les forces de l'ordre tentent de reconstituer la dernière journée de Michèle avant sa disparition. La veille, elle rend visite à une femme qui la formait au métier de fleuriste. Elle rejoint ensuite son amant, Paul, avec qui elle déclarait vouloir faire sa vie, au restaurant. Une fois leur dîner terminé, ce dernier la raccompagne chez elle. Aucun élément n'indique que la jeune femme avait des raisons de fuguer.

Le lendemain matin, Michèle Moriamé est introuvable. Son appartement est totalement vide, à l'exception de quelques vêtements de femmes laissés dans une armoire.

Les enquêteurs cherchent à savoir si Paul ne peut pas être impliqué dans la disparition, puisqu'il est la dernière personne à l'avoir vue. Deux voisins déclarent avoir entendu des cris, des appels au secours venant de l'appartement de Michèle Moriamé. Trente minutes plus tard, ils entendent la porte se refermer et des pas dans le couloir.

Henri Pacchioni mis en examen

Un détail attire l'attention sur Henri Pacchioni: plusieurs personnes déclarent l'avoir ensuite vu, des griffures au visage. Un élément pèse contre lui également: la jeune femme avait déjà porté plainte contre son ex-compagnon pour violences.

Alors que le suspect nie, il est mis en examen pour "meurtre". Il finira cependant par dire la vérité: le soir des faits, le ton est monté avec son ex-compagne. Il déclare que suite à des gifles, la tête de Michèle a cogné le coin du lit, entraînant sa mort. Il enveloppe le corps dans un drap, le transporte dans la voiture avant de le jeter à l'eau à Martigues. La dépouille ne sera cependant jamais retrouvée.

Il revient ensuite à l'appartement, se débarrasse des affaires de son ex-compagne pour faire croire à un départ volontaire. Il affirme que Michèle avait souvent des accès de fureur durant lesquels elle s'en prenait à sa fille, notamment en lui faisant ingurgiter des calmants.

Une fugue à l'international

Placé en détention provisoire, Henri Pacchioni désespère de ne plus pouvoir voir sa fille. Auprès d'un ami et de plusieurs surveillants pénitentiaires, il se rétracte, affirmant qu'il n'a pas commis les faits. En prison, il tente de se suicider en mettant le feu à son corps. Il est brûlé à 50%, au troisième degré, mais survit.

Il plaide finalement coupable lors de son procès. En pleine audience, l'avocat général est informé de la découverte d'un corps sans pieds, sans tête et sans mains, à moins de deux kilomètres du lieu de la disparition. Il s'agit en fait d'un homme qui n'a rien à voir avec l'affaire. Mais alors que le procès s'interrompt pour identifier le corps, Henri Pacchioni prend la fuite à l'aide de faux papiers. Dans sa fugue, il passe chercher Emilie chez sa grand-mère et prend le large vers la Sardaigne.