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Faites entrer l'accusé: Sébastien Malinge, le meurtrier au tournevis

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Photo d'illustration - FTV

Sébastien Malinge a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, accusé d'avoir tué une sexagénaire à coups de tournevis, en 2010 à Avignon. "Faites entrer l'accusé" revient sur cette affaire ce dimanche.

Décrit comme un bon père de famille, Sébastien Malinge a été accusé d'avoir tué une femme en lui plantant un tournevis dans la tempe. Ce dimanche soir, "Faites entrer l'accusé" revient sur le profil de cet homme que rien n'aurait pu trahir, si les analyses ADN n'avaient pas parlé.

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Le 28 novembre 2010, à Avignon (Vaucluse), la police judiciaire intervient sur une sordide scène de crime: une femme est retrouvée allongée sur le dos dans l'herbe, le visage défiguré à coups de parpaing sur un parking. Une tige de tournevis est retrouvée au niveau de la tempe gauche de la victime.

L'objet du crime ne semble pas être un vol ayant mal tourné: les clés du véhicule de la victime ainsi que son portefeuille sont retrouvés dans ses affaires. Il s'agit de Michèle Martinez, retraitée de 66 ans qui vivait à l'époque chez sa fille, non loin du parking.

Une mauvaise rencontre?

Personne ne semble avoir assisté au meurtre, mais la fille de la victime, Marianne, indique aux enquêteurs que sa mère était sûrement partie le matin pour aller acheter des cigarettes, à 500 mètres du domicile.

En étudiant sa téléphonie et son ordinateur, la police découvre également que la retraitée entretenait des correspondances plutôt crues avec d'autres hommes, à qui elle donnait parfois rendez-vous via des applications de rencontre. Les enquêteurs se penchent sur la piste d'un homme s'étant enfui de son hôpital psychiatrique quelques jours plus tôt.

Il est interpellé à Avignon, et des coupures de presse à propos du meurtre de Michèle Martinez sont retrouvées dans sa voiture. Mais l'on se rend finalement compte que l'individu ne correspond pas au profil du tueur.

Sébastien Malinge, un profil trouble

Trois semaines plus tard, le laboratoire qui a analysé des traces ADN retrouvées sur le manche du tournevis avertit les enquêteurs qu'une correspondance a été trouvée. Un homme est suspecté: Sébastien Malinge, 41 ans, originaire du Vaucluse, et déjà connu pour deux agressions sexuelles à Avignon.

Interpellé, l'individu nie, déclarant avoir passé la nuit en discothèque avec un ami qu'il a ensuite aidé lorsque sa voiture est tombée en panne au moment des faits. Mais les analyses ADN ont parlé, et le suspect est mis en examen. Douze tournevis sont retrouvés dans une trousse lui appartenant au domicile de sa compagne.

Mais malgré les agressions sexuelles pour lesquelles il est connu par la police, son profil ne semble pas réellement correspondre, à entendre certains de ses proches. Ses amis décrivent un homme gentil, serviable, toujours prêt à aider les autres, un père de famille aimant loin de l'image d'un meurtrier.

Au contraire, son ex-compagne déclare que Sébastien Malinge mentait et manipulait régulièrement, et qu'il pouvait se laisser aller à des accès de colère. Selon les experts, il avait également un fort sentiment d'abandon depuis l'enfance, alors que sa mère avait quitté la maison avec sa sœur, mais le laissant avec son père.

Un rebondissement lors du procès

Lors de son procès, les parties civiles sont absentes à l'audience. L'avocat de la défense clame haut et fort qu'un transfert d'ADN a eu lieu sur le manche du tournevis, soutenant que son client n'était pas présent sur la scène de crime. À ce moment-là, pour expliquer ce transfert, Sébastien Malinge affirme qu'il a eu une relation intime avec la fille de la victime.

Stupeur dans la salle d'audience. Interrogée, l'intéressée confirme cette relation sentimentale avec l'accusé. Elle déclare n'avoir pas réalisé immédiatement qu'il s'agissait de son amant, et avoir voulu garder cette information pour des raisons qui lui sont propres.

Mais loin de le dédouaner, la révélation de la relation fournit un nouvel élément d'accusation à l'encontre de Sébastien Malinge, qui aurait sûrement croisé Michèle Martinez chez sa fille. Il est condamné à 30 ans de prison en première instance. En appel, cette peine est confirmée. Aujourd'hui encore, les avocats de la défense estiment qu'il s'agit d'un "procès inachevé".

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Elisa Fernandez