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Faites entrer l accusé

Faites entrer l'accusé: Anne-Marie Le Couviour, ou le mystérieux cambriolage qui tourne mal

Ce vendredi soir à 21 heures, Faites entrer l'accusé revient sur l'affaire du meurtre d'Anne-Marie Le Couviour lors d'un cambriolage dans le Morbihan en 2009.

Aujourd'hui encore, le mystère entoure les circonstances exactes de la mort d'Anne-Marie Le Couviour en 2009. Assassinat? Ou bien vol qui a mal tourné? Ce vendredi, Faites entrer l'accusé revient sur cette affaire autour de laquelle gravitent rancœurs familiales et histoires d'héritage.

Anne-Marie Le Couviour : la mort en héritage

Anne-Marie Le Couviour : la mort en héritage

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Une nuit d'avril 2009, dans une bâtisse bourgeoise de Grandchamp, dans la plaine du Morbihan, Anne-Marie Le Couviour est retrouvée morte, asphyxiée par un bâillon fait de ruban adhésif. La scène de crime laisse penser à un cambriolage qui a mal tourné. Le mari de la victime, Eugène, s'en sort avec quelques traces de coups.

Sous le choc, ce dernier explique qu'il a été ligoté par un individu tandis qu'une deuxième personne s'en prend à son épouse. Les cambrioleurs demandent avec insistance où se situe leur coffre-fort, ce à quoi le couple répond qu'il n'y en a pas. Lorsque les intrus s'en vont, Eugène se rend compte que toutes les voies respiratoires d'Anne-Marie ont été obstruées par le bâillon et qu'elle ne respire plus.

Des tensions dans la famille

L'enquête révèle que les cambrioleurs sont entrés par une baie vitrée à l'arrière de la maison en cassant la vitre à l'aide d'une hache. Mais les individus ne laissent presque aucun indice derrière eux. Seuls le vestibule et la chambre ont été fouillés, et rien n'a été emporté à l'exception de quelques bijoux, ce qui intrigue les enquêteurs.

Par ailleurs, la sévérité du traitement infligé à Anne-Marie Couviour attire leur attention: les cambrioleurs ont utilisé de nombreux bouts de scotch pour lui couvrir l'ensemble du visage, l'empêchant ainsi de respirer.

Dans l'entourage de la victime, on sent que le crime est lié à une histoire de rancœurs familiales. Car Eugène et Anne-Marie ont tous deux eu trois enfants de précédents mariages, et dès le départ, des tensions font jour entre les deux familles, notamment entre les enfants d'Eugène et la nouvelle épouse de leur père.

Disputes autour de l'héritage

En juin 2006, les enfants Le Couviour invitent leur père à dîner pour leur demander ce qu'il a prévu d'inscrire sur son testament: ils craignent qu'Anne-Marie et ses enfants héritent de tous les biens d'Eugène. Ce dernier refuse alors de leur répondre. C'est dans un climat toujours très tendu que le cambriolage mortel intervient, trois ans plus tard.

Lors d'un appel anonyme, un indicateur déclare pouvoir affirmer qu'un meurtre se cache bel et bien derrière le cambriolage. Il dit avoir renoué avec un ami récemment, qui lui avoue avoir signé un contrat pour exécuter Anne-Marie Le Couviour en échange d'une somme d'argent, avec un ami.

Interpellé, le tueur à gages leur confirme qu'il s'agissait bien d'un meurtre commandité par le jardinier de Josiane Le Couviour, l'épouse du fils d'Eugène, pour le compte de celle-ci. La suspecte est placée en garde à vue et finit par avouer que c'est elle qui a eu l'idée d'organiser un faux cambriolage pour retrouver les documents testamentaires de son beau-père. Elle nie cependant avoir commandité le meurtre de sa belle-mère.

Josiane Le Couviour condamnée

Le procès des tueurs, de Josiane Le Couviour et de son jardinier s'ouvre à Vannes en 2012. Les quatre accusés le soutiennent: il ne s'agit pas d'un assassinat, mais d'un cambriolage ayant mal tourné. Eugène et sa fille se sont quant à eux désolidarisés d'eux, adhérant à la thèse du meurtre planifié.

Au terme du procès, Josiane Le Couviour est condamnée à 15 ans de réclusion pour complicité de séquestration et vol avec violence. En appel, elle écope d'un an supplémentaire, tandis que les deux tueurs sont condamnés à 20 et 9 ans de prison.

Elisa Fernandez