Faites entrer l'accusé: Luka Rocco Magnotta, le dépeceur de Montréal
Prêt à tout pour devenir célèbre, Luka Rocco Magnotta, surnommé "le dépeceur de Montréal", a tout essayé jusqu'à devenir le metteur en scène de la vidéo la plus atroce de l'histoire criminelle mondiale. Ce dimanche, Faites entrer l'accusé revient sur cette affaire qui a fait frémir le monde entier.
Le mardi 29 mai 2012, à Montréal (Canada), le concierge d'un immeuble prévient la police parce qu'en sortant les poubelles sur le trottoir, il est tombé sur une valise qu'il avait déjà vue deux jours plus tôt, mais cette fois-ci la présence de mouches et d'odeurs l'a interpellé. Il décide de l'ouvrir et tombe sur un corps en putréfaction à l'intérieur.
La police arrive rapidement sur place et récupère la valise pour l'analyser. Il s'agit du corps d'un homme, mais il manque la tête, les bras et les jambes. Sans visage et sans main, l'identification précise de la victime est impossible.
Les enquêteurs retrouvent d'autres sacs-poubelles qui les intriguent. En les ouvrant, ils découvrent des papiers d'identité au nom de Luka Rocco Magnotta. Pour eux, il s'agit de la victime. En continuant leurs fouilles, ils tombent sur deux jambes sans jambe, les deux bras sans main, ainsi qu'une scie, un marteau et un tournevis. Et dans le dernier sac, les policiers tombent sur le cadavre d'un chiot.
Des colis piégés
Si l'enquête tourne en rond, c'est le concierge qui leur permet d'avancer en leur indiquant que l'immeuble est équipé de caméras de surveillance. Dessus, ils voient un homme faire plusieurs allers et retours dans le sous-sol de l'immeuble sur les coups de 3 heures du matin, ce qui les intrigue.
Au même moment, à Ottawa, au siège politique du parti conservateur, un colis contenant un pied humain vient d'y être livré. De l'autre côté, un centre de tri postal prévient la police après avoir découvert une main dans un colis destiné au siège du parti républicain. Les agents préviennent leurs collègues de Montréal car les colis ont été envoyés depuis cette ville.
Les agents de Montréal analysent les vidéos de surveillance du bureau de poste et découvrent qu'il s'agit du même homme qui a été vu dans le sous-sol de l'immeuble. Après avoir identifié l'homme, ils découvrent qu'il s'appelle Luka Rocco Magnotta. Ils se rendent compte qu'il ne s'agissait pas des papiers d'identité de la victime, mais bien du meurtrier.
Une vidéo insoutenable
C'est une vidéo qui va faire basculer l'affaire. La police est prévenue par un jeune Québécois qu'une vidéo tourne sur Internet et met en scène un meurtre. Les images sont glaçantes et illustrent deux hommes dont l'un est étendu sur un lit et se fait poignarder par l'autre. On voit ensuite l'homme prendre des couverts et manger des morceaux de chair humaine. La vidéo montre ensuite un rapport sexuel avec la victime, puis le découpage de son corps.
Pour les enquêteurs, cela ne fait plus de doute: il s'agit de Luka Rocco Magnotta, car tous les objets découverts dans les sacs-poubelles sont visibles sur les images, dont le petit chiot qui était encore en vie au moment où la vidéo a été tournée.
La vidéo fait le tour du monde et est visionnée des millions de fois avant que la police n'arrive à la supprimer. Un homme appelle les enquêteurs pour leur indiquer que la victime est un de ses amis, qu'il l'a reconnu avec certitude.
Il plaide non-coupable
La course est lancée pour retrouver Luka Rocco Magnotta. Les policiers apprennent qu'il a pris l'avion pour Paris. Une notice rouge est lancée sur Interpol pour que toutes les polices du monde se mettent à sa recherche.

C'est finalement à Berlin, en Allemagne, qu'il est retrouvé et interpellé avant d'être extradé vers le Canada où il est incarcéré. L'instruction se termine en 2013. Une audience préliminaire se tient au mois de mars pour présenter les faits et les preuves à un juge afin qu'il décide s'il y a suffisamment d'éléments pour qu'un procès se tienne.
Après onze jours d'enquête préliminaire, son procès s'ouvre le 29 septembre 2014 à Montréal pour assassinat et outrage sur un cadavre. Il plaide non-coupable aux différents chefs d'accusation pour plaider la folie et espérer la non-responsabilité de ses actes. Luka affirme avoir entendu une voix qui lui a ordonné de tuer sa victime. Mais sa version ne tient pas et il est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Retrouvez cet épisode de Faites entrer l'accusé sur la plateforme RMC BFM Play.