Faites entrer l'accusé: les secrets de l'émission

L'équipe de "Faites entrer l'accusé" déniche des affaires jugées pour réaliser des épisodes de 90 min - FTV
Ne vous êtes-vous jamais demandé comment était réalisée votre émission préférée? Choix des sujets, enquête, tournage... c'est souvent un travail de long terme pour arriver aux programmes que vous connaissez.
Pour RMC Crime, Dominique Rizet dévoile les coulisses des tournages de Faites entrer l'accusé.
• Des critères précis pour sélectionner une affaire
L'équipe de Faites entrer l'accusé sélectionne des affaires déjà jugées. Pour qu'elles correspondent aux critères de l'émission, le procès doit être passé, et aucun recours judiciaire en cours. Si le condamné fait appel, il faudra attendre un an ou deux afin que le nouveau jugement soit prononcé. Une fois cette étape passée, les membres de l'émission se penchent sur l'affaire: "Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire l'affaire Jubillar, car elle n'est pas terminée, explique Dominique Rizet. L'enquête n'est pas clôturée."
Autre critère important pour la sélection, celui d'avoir des rebondissements dans l'histoire. Il faut avoir l'impression de regarder un feuilleton, sans savoir de suite qui est l'auteur du meurtre. Sans ça, l'épisode ne pourrait pas tenir les 90 minutes.
"C'est important d'avoir des péripéties, des suspects, et une enquête qui piétine un peu."
La présence de la famille des auteurs et victimes, des avocats des enquêteurs ou encore des procureurs est nécessaire pour faire vivre l'histoire. Pour le chroniqueur, la recette d'un bon Faites entrer l'accusé, c'est lorsque les personnages ont une dimension particulière. Pour lui, le profil de Jonathann Daval en est le parfait exemple. Ce mari tue sa femme, mais les gendarmes mettront trois mois pour l'arrêter. Sa personnalité est assez troublante. Pendant plusieurs mois, il s'installe dans le mensonge, et se réfugie chez ses beaux-parents: "C'est un affabulateur, un dissimulateur, un acteur, et ça, ça fait un bon épisode."
Pour dénicher les affaires qui peuvent être racontées, l'équipe épluche la presse quotidienne régionale, mine d'or pour identifier les histoires criminelles.
• Dénicher les détails d'une affaire
Une fois l'affaire jugée, l'équipe de Faites entrer l'accusé essaie de se procurer le dossier d'instruction. Il est disponible au greffe du tribunal ou alors les avocats peuvent l'avoir conservé. L'ordonnance de mise en accusation est aussi utilisée pour travailler sur une affaire.
Elle permet d'avoir un résumé condensé du dossier, cela comprend le scénario de l'histoire, les noms des personnes impliquées, les analyses des expertises psychologiques et psychiatriques, ou encore l'autopsie.
• Un travail de longue haleine
Tout débute avec le travail d'enquête du journaliste. Il construit le filage de son documentaire et décide du début à la fin de son récit. Avant, un synopsis de 30 à 40 pages est rédigé. Puis la rédactrice en chef valide. Elle y apporte les modifications nécessaires et ensuite seulement les tournages peuvent débuter. Cette première étape demande trois semaines de travail:
"Les journalistes sont très libres. Ils ont l'habitude de bosser avec nous, et savent fabriquer un Faites entrer l'accusé."
Puis arrive le temps du tournage. Durant un mois, le journaliste part en reportage avec un cadreur et un ingénieur son. Après, ils reviennent et s'installent en montage. Et c'est reparti pour trois semaines supplémentaires. Mais le travail n'est pas encore totalement terminé. Ensuite, vient le moment de tourner les plateaux du présentateur Rachid M'Barki et de Dominique Rizet. Et pour clôturer le tout, l'étape de la post-production. Pour réaliser un épisode, il faut compter entre trois et quatre mois de travail.
Même s'il existe beaucoup d'émissions de crimes, Faites entrer l'accusé défend un programme "complet", "précis" et de "qualité", selon Dominique Rizet. L'équipe préfère attendre l'énoncé du verdict pour ne pas être bloquée par le secret de l'instruction, mais aussi pour être plus libre dans la réalisation des épisodes.