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Affaire Sabine Dumont: 36 ans de mystère autour du meurtre de la fillette dans l'Essonne

À l'époque, la PJ de Versailles diffuse le portrait-robot du suspect dans le meurtre de Sabine Dumont.

À l'époque, la PJ de Versailles diffuse le portrait-robot du suspect dans le meurtre de Sabine Dumont. - AFP PHOTO / Service Regional de la Police Judiciaire de Versailles

La petite fille avait été retrouvée morte, son corps dénudé, à Vauhallan dans l'Essonne en juin 1987. On ne connaît toujours pas l'identité de son meurtrier.

Trente-six ans se sont écoulés sans que l'enquête puisse répondre aux questions des proches de Sabine Dumont. La petite fille de 9 ans a été enlevée, violée et tuée à Vauhallan dans l'Essonne en juin 1987. Un dossier que le pôle "cold case" de Nanterre a repris en main dans l'espoir de pouvoir, un jour, mettre la main sur le coupable.

On l'a surnommée "la disparue de l'orage" en raison des conditions météorologiques qui ont marqué le jour de sa disparition. Le 27 juin 1987, la fillette vient d'apprendre que sa grande sœur a accouché d'un enfant. En guise de cadeau, elle se lance dans la reproduction d'une œuvre de Renoir, Danse à la ville.

Mais elle s'aperçoit qu'il lui manque de la peinture blanche afin de réaliser son tableau. Alors qu'elle n'a d'ordinaire pas le droit de sortir seule de chez elle, sa mère l'autorise exceptionnellement à marcher jusqu'à une papeterie située à 20 minutes à pied.

Violée, étranglée et en partie brûlée

Sauf que Sabine Dumont ne reviendra jamais chez elle. Elle disparaît sur le chemin du retour, après avoir acheté son tube de peinture. Les heures passant, ses parents paniquent et se décident à prévenir la police. Des recherches de grande ampleur sont organisées alors qu'un violent orage s'abat sur la ville.

Mais ce n'est que le lendemain matin que le corps de la fillette est retrouvé. Dénudé, son corps a été abandonné non loin d'une route nationale, à trois kilomètres de son domicile.

Immédiatement, le service régional de la Police judiciaire de Versailles ouvre une enquête afin de comprendre ce qui est arrivé à Sabine. L'autopsie révèle que son corps a été en partie brûlé et qu'elle a été violée et étranglée. Ses vêtements sont découverts à quelques mètres de la dépouille, à l'exception de sa culotte et de l'une de ses baskets, qui n'ont jamais été retrouvées.

Une série de crimes similaires

À l'époque, le crime s'inscrit dans une suite de faits divers similaires: des enlèvements de petites filles ont été enregistrés déjà à plusieurs reprises au cours du printemps. Le 5 mai, Virginie Delmas, 10 ans, est enlevée à Neuilly-sur-Seine. Son corps sera retrouvé nu, dans un champ, cinq mois plus tard.

Le 30 mai à Châtillon, c'est la petite Hemma Greedharry, 10 ans également, qui est retrouvée sans vie. Et le 3 juin, une autre fillette, Perrine Vigneron, 7 ans, est kidnappée avant d'être retrouvée morte trois semaines après en Seine-et-Marne.

Le mode opératoire présentant des similitudes dans les quatre cas, les enquêteurs à envisager l'implication d'un tueur en série. Et la seule trace qui permette d'orienter les enquêteurs, c'est un ADN inconnu retrouvé sur le t-shirt de Sabine Dumont. Mais encore aujourd'hui, il ne correspond à aucun des profils enregistrés au Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG).

Des pistes qui tombent à l'eau

Plusieurs pistes seront étudiées au fil des ans par les enquêteurs de la Police judiciaire de Versailles, mais toutes aboutiront dans l'impasse. À l'image de l'hypothèse d'une implication de Gérard Lebourg, condamné en 1992 pour l'enlèvement, le viol et le meurtre de Delphine Boulay, 10 ans, dans le Calvados.

Mais celui-ci n'était pas présent en région parisienne à l'époque des quatre affaires en question.

En 2016, une recherche de parentèle est demandée dans le cadre des investigations: il s'agit d'une méthode permettant, à partir d'un ADN inconnu, de retrouver les profils génétiques de la même famille enregistrés au FNAEG et, peut-être, de remonter jusqu'à l'auteur des faits, rapportait à l'époque Le Parisien. Cependant, cette technique ne semble pour l'heure pas avoir porté ses fruits, laissant l'ombre planer sur les meurtres des "oubliées du printemps 87"

Elisa Fernandez