Depuis 18 ans, le meurtre de Marine Boisseranc demeure non élucidé

Marine Boisseranc a été retrouvée morte, poignardée dans la maison familiale de Chazay-d'Azergue (Rhône) en octobre 2005. - Google Street View
"Perdre un enfant, surtout dans ces conditions, ce n’est pas normal." Cela fait 18 ans que le père de Marine Boisseranc cherche des réponses sur le meurtre de sa fille. "Les causes de la mort, c'est douze coups de couteau. Qui a pu faire ça? C'est la question", témoignait-il l'an dernier dans un épisode de l'émission Au bout de l'enquête, sur France 2.
Le 11 octobre 2005, Marine Boisseranc est retrouvée inerte, gisant dans une flaque de sang derrière le canapé de la maison familiale de Chazay d'Azergue (Rhône), dans le Beaujolais. La jeune femme de 20 ans a été poignardée à douze reprises, au niveau du thorax et dans le dos.
Immédiatement, l'incompréhension s'installe parmi les proches de la victime, qui ne comprennent pas qui aurait pu lui en vouloir au point de commettre des faits d'une telle violence.
Des traces de chaussures, un indice capital
Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace ADN sur la scène de crime, mais ils découvrent un indice de taille: des traces de pas indiquent que le meurtrier de Marine Boisseranc portait des chaussures de la marque Nike, en pointure 43.
Plusieurs pistes sont alors étudiées. Son ex-petit ami, qui semblait avoir du mal à accepter la rupture, est soupçonné pendant un temps, relate encore le documentaire. Il est mis en examen en 2011, à son retour de Malaisie, où il était parti voyager. Mais les enquêteurs sont contraints d'abandonner cette piste puisque les avocats de ce suspect parviennent à prouver qu'il était à Villefranche-sur-Saône au moment du meurtre.
Les investigations redémarrent à zéro malgré les efforts d'Eric Boisseranc, le père de la victime, pour trouver l'identité du coupable.
La piste Stéphane Moitoiret
C'est en 2009 qu'un rebondissement de taille survient. Une ancienne enseignante contacte l'avocat d'Eric Boisserand et lui raconte avoir vu, le jour des faits, un couple commettre un vol non loin des lieux du crime et prendre la fuite au volant d'une voiture en direction de Chazay-d'Azergue, armés d'un couteau.
Ces deux individus, la femme les a reconnus dans la presse: ce sont Stéphane Moitoiret et sa compagne Noëlla Hego, les meurtriers du petit Valentin Crémault, âgé de 11 ans, tué en 2008, affirme-t-elle. Aussitôt, les enquêteurs prennent la piste au sérieux, le mode opératoire utilisé dans les deux affaires étant notamment le même. Mais peu à peu, le dossier s'enfonce, faute de preuves suffisantes.
En 2021, après un second témoignage dans le sens de cette théorie, un nouvel appel à témoins est lancé pour déterminer plus précisément si Stéphane Moitoiret aurait bien pu commettre ce crime. Un rebond qui suscite de nouveaux espoirs dans la famille de Marine Boisseranc.
"J'ai l'espoir qu'on trouve d'autres témoignages, on va y arriver. (...) Il y a bien quelqu'un qui a vu quelque chose qui va parler. J'espère le plus tôt possible", commentait-il à l'époque auprès de France 3.
Pour la mère de Stéphane Moitoiret, cependant, cette piste ne tient pas la route: "C'est n'importe quoi! Mon fils et sa compagne ne se déplaçaient jamais en voiture, d'ailleurs Stéphane ne sait pas conduire. Ils étaient toujours à pied ou à vélo, prenant parfois le train", explique-t-elle auprès du Parisien. Encore aujourd'hui, nul ne connaît exactement l'identité de l'auteur des faits.