"Enfin, l'enquête va démarrer": la famille de Tiphaine Véron reçue par le pôle "cold cases" de Nanterre

Un avis de recherche pour Tiphaine Véron, placardé à Nikko, et photographié le 23 août. - Kazuhiro Nogi - AFP
"Une grande nouvelle" pour la famille de Tiphaine Véron. Alors que les proches de la touriste française de 36 ans, disparue au Japon en 2018 lors d'un voyage qu'elle effectuait seule, ont été reçus par le pôle dédié aux affaires non résolues à Nanterre, son frère fait part de sa satisfaction à nos confrères de Franceinfo.
"On s'est dit que nous avions été abandonnés par la justice française. Et ce pôle 'cold case', heureusement, nous a sauvés", a-t-il déclaré vendredi.
Comme toute sa famille, il est sans nouvelles de sa soeur depuis le 29 juillet 2018, date à laquelle elle a quitté son hôtel de Nikko, au nord de Tokyo. Elle n'est jamais rentrée et nul ne sait ce qui lui est arrivé.
Dénonçant une enquête bâclée au Japon et un manque de marge de manoeuvre côté français pour mener les recherches nécessaires, les proches de Tiphaine Véron se sont battus pour que les investigations reprennent. C'est désormais chose faite, puisque le Pôle dédié aux crimes sériels et non élucidés (PCSNE) a accepté de reprendre le dossier.
"Il faut que chaque piste soit fermée"
Cinq ans plus tard, l'espoir renaît donc pour la famille de la disparue. "On voit que les juges vont s'emparer du dossier de Tiphaine. Il va y avoir de véritables investigations. Donc, effectivement, pour nous, c'est merveilleux", commente encore Damien Véron, qui salue, toujours auprès de nos confrères, l'écoute attentive des juges.
Il souligne aussi l'importance d'une enquête qui a d'abord lieu depuis la France, et la possibilité de constituer un dossier "fort" pour la suite des recherches. Car au Japon, les enquêtes criminelles fonctionnent selon des critères bien différents.
"Une enquête criminelle ouverte au Japon, c'est seulement quand vous avez arrêté le suspect. (...) Il n'y a pas de juges d'instruction. Donc, si la personne n'est pas arrêtée en flagrant délit, pas d'enquête criminelle. C'est très embêtant puisque ça constitue des vrais points de blocage", détaille Damien Véron, qui compte se rendre au Japon par la suite pour "appuyer l'enquête sur place".
D'autant que, estime-t-il, toutes les pistes au sujet de la disparition de sa soeur n'ont pas été exploitées. "Il faut que chaque piste soit fermée. On a l'espoir que ça nous mène jusqu'à Tiphaine. En tout cas, on ne peut pas l'abandonner."