Qui a tué Jacky Meynet? Le meurtre d'un entrepreneur en Haute-Savoie jamais résolu

Cela fait 12 ans que l'entrepreneur a été abattu par balle, dans sa cuisine. Si toutes les pistes ont été étudiées, le crime pourrait s'inscrire dans une série de meurtres sur les rives du lac Léman.

Douze ans que le mystère persiste sur les rives du lac Léman. Alors qu'un entrepreneur dans le BTP est tué le 17 mai 2011 dans sa maison près d'Evian-les-Bains, on ne connaît toujours pas l'identité de son meurtrier.

La victime avait 61 ans lorsqu'elle a été tuée. À cette époque, Jacky Meynet prend sa retraite après avoir dirigé une entreprise de terrassement dans laquelle il emploie notamment son épouse en tant que secrétaire. Il cherche un successeur pour racheter sa société, située non loin du chalet où il vit à Champanges.

Le 17 mai 2011, alors qu'il dîne, assis à la table de sa cuisine, Jacky Meynet s'effondre. Lorsque son épouse rentre du travail, vers 23h30, celle-ci pense d'abord qu'il a fait un malaise en le retrouvant couché dans son assiette à peine entamée. Mais elle ne tarde pas à comprendre que son mari a été exécuté d'une balle à l'arrière de la nuque.

En intervenant sur les lieux du crime, les enquêteurs remarquent un impact de balle sur la fenêtre de la cuisine. Un élément indiquant que le tueur a sûrement visé sa cible depuis l'extérieur. Les expertises situent l'heure du décès entre 20 heures et 23h30, et la balle semble avoir été tirée par un 22 long rifle.

Vengeance professionnelles ou personnelle?

Une semaine après le meurtre, alors que la veuve de Jacky Meynet est hébergée par des proches, le chalet déserté est fouillé de fond en comble et des traces d'effraction font jour. Impossible cependant d'affirmer avec certitude que ce cambriolage est lié au drame qui s'est déroulé les jours précédents.

Une information judiciaire pour "assassinat" est ouverte par le parquet d'Annecy. Alors que la victime n'avait pas d'ennemi connu de ses proches ou de la justice, l'enquête a exploré plusieurs pistes. Notamment celle du crime lié à une liaison: "Il y avait plusieurs femmes dans sa vie. Et ces femmes avaient elles-mêmes des hommes dans la leur qui auraient pu lui en vouloir", confiait en 2012 une source proche du dossier au Parisien.

Pourtant, tous les suspects possibles sont étudiés selon cette hypothèse, sans que cela donne quelque chose. "Les pistes ont été creusées dans tous les sens. Ça n'a rien donné."

L'idée d'un crime professionnel a également émergé dans l'esprit des enquêteurs, étant donné que les places sont chères dans la région. Mais là encore, rien ne les oriente vers une personne plutôt qu'une autre.

D'autres cold cases similaires dans la région

Au fil du temps, le meurtre irrésolu de Jacky Meynet intrigue. D'autant que la région connaît depuis quelques années son lot de "cold cases". Quatre autres affaires non élucidées se sont déroulées dans les environs, dans des circonstances assez similaires.

En 1995, un professeur de mathématiques est abattu par balle non loin de Champanges. En 2009, c'est un ancien commissaire qui se trouve chez lui lorsqu'il est touché par deux tirs provenant de l'extérieur. Et un an après Jacky Meynet, c'est un retraité à la vie paisible qui s'effondre dans son jardin.

Les victimes ont toutes un profil classique, sont inconnues de la justice et mènent des existences plutôt calmes. Toutes ont été abattues par balle, dans un rayon très resserré. Cependant, si la piste d'un tueur en série est à l'étude, certains éléments contrediraient cette version.

"Aucun élément ne relie un de ces cas à un autre. Ce qui ne veut pas dire qu'un même tueur n'a pas agi plusieurs fois, mais mon intuition me dit que ce n'est pas le cas!", concluait auprès du journal Le Matin le procureur d'Annecy en 2012.

Elisa Fernandez