"Trop de zones d'ombre": 5 ans après sa mort, les proches de Loïc Goudard se battent pour la vérité

La station balnéaire Magaluf sur l'île de Majorque, dans les Baléares. - Jaime Reina
Cinq ans que les parents de Loïc Goudard, retrouvé sans vie au pied d'un hôtel de Magaluf durant ses vacances, se battent pour obtenir une réponse. Si la justice espagnole a classé la mort de leur fils, en juillet 2018, comme un suicide ou un accident, ils luttent toujours pour que les différentes zones d'ombre de l'enquête soient éclaircies.
"Il y a trop de questions, trop de zones d'ombre dans cette histoire, dans le déroulement de cette soirée", a récemment confié sa mère auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
"Tous les jours, on se pose des questions. Tous les jours, on y pense", lance sa sœur, Lucie, auprès de nos confrères.
L'affaire classée comme un suicide
En 2018, Loïc Goudard, âgé de 19 ans, est en vacances avec des amis dans la station balnéaire de Magaluf, sur l'île de Majorque en Espagne. Il est retrouvé mort le 1er juillet au pied d'un immeuble, un hôtel qui n'était pas le sien, vers 4h30. Une enquête est alors ouverte sur place par la Guardia Civil.
Mais les premières conclusions des enquêteurs ne satisfont pas les parents du jeune homme: ils décrètent qu'il s'agit soit d'un suicide, soit d'un accident advenu lors d'un jeu consistant à sauter d'un balcon à un autre.
C'est finalement la première hypothèse qui est retenue par les forces de l'ordre espagnoles. Mais la piste du suicide est loin de convaincre la famille de la victime.
"Il aimait la vie, il avait sa copine Charline, ses copains... tous les dimanches, c'était repas de famille à la maison", commente son frère.
"On pense qu'il a été poursuivi"
Malgré le classement de l'affaire côté espagnol, les parents de Loïc Goudard ne baissent pas les bras. Ils engagent un avocat et tentent de faire rouvrir le dossier en France. Là, ils font des découvertes surprenantes: des retraits ont été effectués avec sa carte bancaire, après la date de sa mort.
Surtout, une contre-autopsie réalisée en France établit en 2019 que certains organes comme le cœur ou la rate sont absents du corps du jeune homme, ce que les autorités en Espagne n'ont jamais souligné.
Loïc Goudard a-t-il pu être victime d'un trafic d'organes? A-t-il sauté de l'immeuble parce qu'il se sentait menacé? Ce sont les questions que se posent à présent ses proches.
"On pense qu'il a été poursuivi. Soit il a sauté pour échapper à quelque chose, soit on l'a poussé", relate encore sa soeur. Et sa mère de conclure: "Tant qu'on ne saura pas ce qui s'est passé, on ne pourra pas faire le deuil."