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Tué d'un coup de couteau dans son collège: 20 ans plus tard, le meurtre d'un proviseur reste un mystère

Une foule marche en octobre 2003 après le meurtre de Clément Roussenq, principal du collège Virebelle à La Ciotat (Bouches-du-Rhône).

Une foule marche en octobre 2003 après le meurtre de Clément Roussenq, principal du collège Virebelle à La Ciotat (Bouches-du-Rhône). - PATRICK VALASSERIS / AFP

Clément Roussenq, 55 ans, a été tué en septembre 2003 dans son établissement, victime d'un guet-apens en pleine nuit. On ne connaît toujours pas l'identité des auteurs.

Qu'est-il arrivé à Clément Roussenq, 55 ans, principal d'un collège de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône? Cela fait maintenant deux décennies que les proches de cet homme, retrouvé mort dans son établissement, tué d'un coup de couteau, vivent sans réponse à cette question.

À l'occasion des 20 ans du meurtre, les filles de Clément Roussenq ont mis en ligne une cagnotte afin de pouvoir payer les honoraires d'un avocat, si possible spécialisé dans les cold cases.

"Vingt ans que nous n'avons pas de réponse et que l'enquête n'avance pas, 20 ans de vide et de questions. Pour continuer le combat, pour que l'enquête continue, pour espérer une réponse, nous avons besoin d'un avocat", écrivent-elles en description.

Un mystérieux coup de téléphone

Le soir du 25 septembre 2003, vers 23 heures, le téléphone du principal sonne. Au bout du fil, quelqu'un lui dit qu'il y a un problème avec son bateau, stationné dans le port de plaisance. Clément Roussenq décide d'aller en voiture vérifier les dires de son interlocuteur. Il quitte donc le collège de Virebelle, au sein duquel il occupe un logement de fonction.

Une fois parvenu au port, il remarque qu'une simple amarre a été détachée. Il la remet en place, puis appelle son épouse pour lui dire qu'il rentre, relatait Le Parisien à l'époque des faits.

De retour au collège, il gare sa voiture sur le parking, puis sort du véhicule. C'est à ce moment-là qu'il est violemment agressé à l'arme blanche. Son épouse, qui entend des cris depuis leur appartement, se penche alors à sa fenêtre et aperçoit "deux ou trois" silhouettes s'enfuir. Son mari mourra des suites de ses blessures.

Tombé dans un guet-apens

Immédiatement, l'hypothèse d'un guet-apens semble privilégiée. Mais qui aurait pu commettre un tel crime, et surtout pour quelle raison? Dans les jours qui suivent le meurtre, un débat s'engage entre l'Éducation nationale, qui assure que le collège était un établissement "tranquille" et des témoins qui évoquent notamment des trafics de drogue récurrents devant le portail.

Selon l'article du Parisien, la voiture du principal avait été vandalisée deux mois auparavant. Encore aujourd'hui, il est impossible de savoir avec certitude si ces faits sont en lien avec son assassinat. En 2019, un des amis de la victime confiait auprès de Var-Matin les "craintes" du principal avant sa mort.

"Il avait peur de quelque chose", expliquait-il.

Selon La Provence, des centaines de tests ADN sont effectués et plus de 1400 procès-verbaux sont dressés au cours de l'enquête... sans résultat concret. Au fil des ans, plusieurs magistrats s'échinent à résoudre l'énigme, en vain, laissant encore aujourd'hui le dossier sans réponse. Quant à l'épouse de Clément Roussenq, qui espérait que le collège serait renommé en mémoire à son mari, ses espoirs ont été déçus: 20 ans plus tard, l'établissement s'appelle toujours "collège Virebelle".

Elisa Fernandez

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