Tué de 17 coups de couteau en 1995: le meurtre du chasseur Jacques Lesfauris reste irrésolu

Jacques Lesfauris a été retrouvé mort derrière sa maison de Bénesse-lès-Dax (Landes), le 5 novembre 1995. - Google Street View
C'est un dossier que le parquet de Mont-de-Marsan, dans les Landes, a définitivement refermé. Faute de preuves et d'éléments suffisants, l'enquête sur le meurtre de Jacques Lesfauris, 65 ans, en 1995, n'a jamais trouvé de réponse. Alors que ce début du mois de novembre marque les 28 ans de l'affaire, on ne sait toujours pas qui a tué ce retraité passionné de chasse.
Le 5 novembre 1995 au matin, un homme contacte la gendarmerie pour leur dire qu'il a retrouvé son voisin étendu derrière sa villa de Bénesse-lès-Dax. À leur arrivée, les gendarmes découvrent la victime étendue dans une mare de sang, un couteau abandonné à côté du corps.
Comme le raconte Sud-Ouest, l'autopsie révèlera rapidement que Jacques Lesfauris, un ancien garde-chasse, est mort après avoir reçu 17 coups de couteau la veille. Au niveau du crâne, le médecin légiste constate aussi la présence d'une trace de coup porté à l'aide d'un objet contondant. Alors qu'il prévoyait d'aller chasser la bécasse le lendemain, il semblerait que l'homme ait été tué après avoir dîné.
Une enquête ouverte pour "homicide volontaire"
Cinq jours après la macabre découverte, le parquet ouvre une information judiciaire contre pour "homicide volontaire". Plusieurs proches et membres de l'entourage du sexagénaire, qui vivait seul, sont interrogés, et quelques perquisitions sont effectuées, en vain.
En-dehors des quelques éléments recueillis grâce à l'autopsie, les enquêteurs se heurtent rapidement au constat suivant: ils ont peu de preuves et de pistes à leur disposition. Ils ne trouvent aucune trace d'effraction dans la maison et les voisins n'ont rien entendu à l'heure supposée du meurtre.
À peine constatent-ils que plusieurs pièces de la maison ont été fouillées et que le couteau utilisé pour le crime a été pris dans un tiroir de la cuisine. S'agirait-il d'un cambriolage ayant mal tourné? Lors des premières investigations, ce n'est pas forcément l'hypothèse privilégiée par les autorités.
"La victime n'était pas connue pour garder chez elle d'importantes sommes d'argent ou des objets de valeur", déclarait la procureure Chantal Firmigier.
La victime connaissait-elle son tueur?
Un autre élément étonne: l'une des armes appartenant à Jacques Lesfauris est introuvable. En 1997, deux ans plus tard, une mare sera d'ailleurs entièrement vidangée par les enquêteurs souhaitant retrouver cette arme. Là encore, les recherches ne donneront rien.
Toujours selon Sud-Ouest, des rumeurs commencent à circuler dans les environs. Certains sont persuadés que Jacques Lesfauris connaissait son tueur et l'a laissé entrer chez lui sans se douter de ce qui allait lui arriver. Mais au-delà de l'absence de trace d'effraction, rien ne permettra aux enquêteurs de confirmer cela.
La piste Stéphane Moitoiret
Treize ans après les faits, en 2008, une nouvelle hypothèse émerge: les enquêteurs envisagent l'implication de Stéphane Moitoiret, qui vient d'être arrêté pour avoir tué le petit Valentin, âgé de 10 ans, dans l'Ain.
Après le meurtre de l'enfant, une liste de meurtres et d'agressions est passée en revue par une cellule d'investigation spéciale pour vérifier si le marginal n'est pas l'auteur d'autres crimes, comme le relatait à l'époque Le Figaro. Parmi ces différentes affaires se trouve celle de Jacques Lesfauris, tué de la même manière que le petit garçon, son corps ayant été lardé de coups de couteau.
Mais ces comparaisons concernant le mode opératoire ne donneront rien, et le parquet de Mont-de-Marsan clôture l'enquête définitivement. Encore aujourd'hui, personne ne connaît l'identité du coupable. Mais le crime hante toujours les habitants des environs, comme le soulignait l'une d'entre eux auprès de Sud-Ouest, en 2020: "Cela remonte, mais chacun se souvient très bien de ce qu'il a fait et où il était cette nuit-là."