En Alaska, une prison où la population carcérale est essentiellement composée d'indigènes
Dans le Bush, une région du sud-ouest de l’Alaska, le centre correctionnel Yukon Kuskokwim de Béthel est l’une des prisons les plus reculées du pays. Entre ses murs, 115 détenus y sont enfermés. 97% d'entre eux sont des Yupiks, un peuple indigène de l’Alaska. RMC Story revient sur le quotidien de cette prison en Alaska, dans l’émission “L’enfer des prisons”, ce soir à 21h05.
Des officiers locaux doivent arrêter leur propre famille
Dans les villages reculés du sud-ouest de l’Alaska, il n’existe pas de police locale. Le centre de détention de Yukon Kuskokwim de Béthel et la police d'État dépendent d’équipes chargées du maintien de l’ordre dans chaque village. Max est l'un des officiers de sécurité publique d’un village indigène et fait lui-même parti de cette communauté. Son travail consiste à arrêter et à détenir les criminels jusqu’à ce que la police d’Etat les récupère et prenne le relais. Mais son travail peut s’avérer compliqué, car pour combattre le crime, il doit parfois arrêter des amis, des voisins ou des membres de sa famille: “Je connais la plupart des gens du village”, explique-t-il.
Quand les policiers d’Etat interviennent au sein de ces communautés, ils doivent jongler entre faire respecter la loi et se faire accepter.
“Il y a de grandes différences culturelles. Je travaille dans les mêmes villages depuis deux ans et je ne suis toujours pas intégré. Ici, il est fréquent de devoir arrêter quelqu’un et deux ou trois jours après, quand il est relâché, de devoir aller lui demander de l’aide parce que mon bateau est en panne”, explique l’agent Altepeter.
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"L’alcool a un effet dévastateur"
Dans cette région, les forces de l’ordre interviennent essentiellement pour des crimes et des violences liés à l’alcool. “L’alcoolisme a une grande part de responsabilité dans la présence de ces détenus. La plupart sont ivres quand on nous les amène”, confie la sergente Leïla Sheffield, responsable de la sécurité au sein du centre pénitentiaire.
Ce phénomène a explosé dans les années 40 quand les populations indigènes ont commencé à se déplacer en dehors de leur région pour travailler. Ils ont alors découvert le whisky en bouteille, qui est devenu le fléau de cette région.
Pendant des siècles, les Yupiks ont vécu de la chasse, de la pêche et de la terre, mais ces dernières années, la communauté s’est dégradée à cause de l’alcool. Le whisky est devenu facile d’accès et les populations indigènes n’ont pas su contrôler leur consommation. “L’alcool a un effet dévastateur. Nous ne savons pas comment l’utiliser et nous en abusons”, avoue l’un des officiers de sécurité publique d’un village du Bush. Et les fusils, qui leur servaient autrefois à chasser pour se nourrir, servent désormais à commettre des crimes.
Découvrez le nouvel épisode de l’émission “L’enfer des prisons” qui reviendra sur cette prison au coeur de la Toundra, ce soir à 21h05 sur RMC Story et en replay sur la plateforme RMC BFM Play.