“Indices”: Richard Alessandri a-t-il vraiment été abattu pendant son sommeil?

La police scientifique (image d'illustration) - Lionel Bonaventure - AFP
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2000, la vie du couple Alessandri bascule. Au petit matin, Edwige appelle le Samu de Carpentras, dans le Vaucluse, et explique que des hommes ont fait irruption dans leur domicile, en pleine nuit, et ont abattu son mari dans son sommeil.
Une enquête est rapidement ouverte pour tenter d’élucider la mort de Richard Alessandri et la brigade technique et scientifique est appelée pour relever les premières traces. La saison 2 de l’émission Indices revient sur cette mystérieuse affaire sur la plateforme RMC BFM Play, qui n’a pas encore livré tous ses secrets près de 22 ans plus tard.
La thèse du cambriolage mis à mal
“Ils ont tué Richard”, voici ce que répète Edwige Alessandri à l’arrivée des secours et des gendarmes. Elle explique que deux hommes seraient entrés dans leur chambre en pleine nuit, aurait tiré sur son mari et qu’ils seraient partis en disant “merde le coup de feu est parti, tirons-nous”. Immédiatement, elle met les gendarmes sur la piste d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Mais les indices relevés sur place contredisent cette version, car il n’y a aucune trace d’effraction.
Rien n’a été dérangé dans la maison et le sac de la femme de la victime, qui était posé en évidence sur la table, est toujours au même endroit et il ne manque rien à l’intérieur. Une fois que les premières constatations ont été faites par les enquêteurs de la brigade technique et scientifique, le corps de Richard est emmené à l’Institut médico-légale d’Avignon pour y être autopsié.
“On était toujours sur le qui-vive”
La femme de la victime explique aux enquêteurs que son mari vivait dans la crainte permanente de se faire braquer.
“Richard avait tout le temps peur de se faire agresser, donc on était toujours sur le qui-vive. Il me disait toujours ‘fais attention qu’on ne te suive pas’”, confie-t-elle face aux caméras d’”Indices”.
Pour les enquêteurs, la thèse du braquage qui a mal tourné est totalement évincée. Selon eux, si personne n’est entré par effraction, c’est que le tueur se trouvait dans la maison. Edwige et ses enfants deviennent alors les principaux suspects dans cette affaire. Ils sont donc interpellés à leur domicile.
Un parcours judiciaire hors norme
Pendant l’interrogatoire, les deux fils du couple, Yoann et Brice, racontent qu’une dispute a éclaté, ce soir-là, entre leurs parents. L’aîné va même plus loin et explique qu’il a entendu un coup de feu et qu’en arrivant dans la chambre, sa mère lui a dit qu’elle l’avait tué par accident et qu’il fallait maquiller le meurtre en cambriolage pour échapper à la justice. Edwige est donc mise en examen pour "homicide volontaire" et "modification de scène de crime". Mais Yoann revient rapidement sur ses déclarations et affirme qu'on lui a mis la pression. Il est trop tard, sa mère est placée en détention provisoire.
Le 17 janvier 2006, Edwige est renvoyée devant la cour d’assises et est condamnée à douze ans de réclusion criminelle. Elle décide de faire appel de cette décision. Un an plus tard, elle est de nouveau reconnue coupable et condamnée à la même peine. Suite à un vice de forme, le verdict est cassé par la Cour de cassation. En 2009, Edwige comparaît pour la troisième fois et est condamnée, cette fois-ci, à dix ans de réclusion criminelle. Si cette décision doit être définitive, des nouvelles traces ADN ont été retrouvées sur des mégots de cigarettes et correspondent à un individu fiché pour meurtre et vol.
En octobre 2012, Edwige dépose une demande de révision et sa requête est acceptée. Aujourd'hui, l’instruction est toujours en cours.
Retrouvez les autres épisodes de l'émission "Indices" sur la plateforme RMC BFM Play.