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Films et séries criminels

L'histoire vraie derrière... la mini-série Netflix "Inventing Anna"

Julia Garner dans "Inventing Anna", la nouvelle mini-série de Shonda Rhimes

Julia Garner dans "Inventing Anna", la nouvelle mini-série de Shonda Rhimes - Netflix

La mini-série à succès produite par Netflix l'an dernier s'appuie sur l'histoire véridique d'Anna Sorokin, une arnaqueuse parvenue à escroquer 275.000 dollars en se faisant passer pour une riche héritière.

À Manhattan, elle était surnommée "l'arnaqueuse de Soho" et son parcours est si atypique qu'elle a fait l'objet d'une mini-série Netflix, réalisée par Shonda Rhimes et disponible depuis l'an dernier sur la plateforme. La série Inventing Anna s'est appuyée sur une enquête du New York Magazine pour mettre en scène le parcours d'Anna Delvey.

L'actrice Julia Garner y incarne une jeune femme s'étant fait passer pour une riche héritière auprès des élites américaines en utilisant notamment les réseaux sociaux et en multipliant les mensonges afin de leur soutirer d'énormes sommes d'argent.

Si la série a conquis un large public, c'est parce qu'elle est en grande partie inspirée d'une véritable arnaqueuse, Anna Sorokin de son vrai nom, dont l'histoire a passionné les États-Unis jusqu'à sa condamnation, en 2019, à 4 à 12 ans de prison, ainsi qu'à restituer 198.000 dollars.

Une escroquerie à hauteur de 275.000 dollars

Si elle parviendra plus tard à se faire passer pour membre de l'élite new-yorkaise, Anna Sorokin est née d'un père routier et d'une mère commerçante aux revenus modestes, en Russie. Alors qu'elle n'a que 16 ans, elle déménage en Allemagne avec ses parents.

Après avoir notamment fait une école d'art à Londres, elle s'installe à New York en 2013. Là, elle fomente un plan extrêmement bien ficelé pour extorquer de l'argent aux plus riches, notamment en diffusant sur son compte Instagram des photos présentant une vie de rêve montée de toutes pièces. Entre 2016 et 2017, elle se rapproche de la haute société et se présente à ses cibles comme Anna Delvey, une riche héritière allemande dont la fortune s'élève à 60 millions d'euros.

Sûre d'elle, convainquant ses interlocuteurs par son aplomb, elle obtient de nombreux avantages, voyageant gratuitement à bord d'un jet privé sans rien payer, comme le détaillait l'an dernier l'AFP, s'appuyant sur l'enquête du New York Magazine. Vêtements de marque, train de vie luxueux... Anna Sorokin réside également dans des palaces de Manhattan sans verser le moindre loyer, et obtient des prêts qu'elle ne remboursera jamais à hauteur de dizaines de milliers de dollars en manipulant les banques.

En moins de deux ans, la jeune femme est ainsi parvenue à escroquer plus de 275.000 dollars.

Une nouvelle procédure en cours à son encontre

C'est en 2017 que le vernis du tableau commence à se craqueler: alors qu'elle part en voyage avec une photographe du magazine Vanity Fair, elle parvient à arnaquer cette dernière, la laissant régler une somme de 62.000 dollars à l'issue du séjour, comme la victime le raconte en 2018 dans un article.

Le 25 octobre 2017, après avoir été piégée par une fausse invitation à boire un verre avec la photographe, elle finit par être arrêtée par les autorités à Malibu et est incarcérée dans la prison de Rikers Island, dans l'attente de son procès. C'est en 2019 qu'elle écope d'une peine allant de 4 à 12 ans de prison.

La fausse héritière a finalement été libérée en octobre dernier. Assignée à résidence avec un bracelet électronique, elle a depuis l'interdiction d'utiliser tous les réseaux sociaux. Mais selon le New York Post, la jeune femme n'en aurait pas terminé avec la justice: une nouvelle procédure est en cours alors qu'elle est soupçonnée d'avoir arnaqué plus de 150.000 dollars à son avocate.

Elisa Fernandez