"La Santé, une prison sous haute surveillance": le personnel pénitentiaire raconte son quotidien

"La Santé, une prison sous haute surveillance", un documentaire à retrouver sur RMC Story - RMC Story
Plongée entre les murs de la prison de la Santé sur RMC Story. Dans cet établissement parisien, plusieurs centaines de surveillants et conseillers pénitentiaires ont pour charge d'encadrer plus de 1000 détenus répartis en six quartiers. Prévenir la violence, offrir des possibilités de réinsertion, veiller sur les détenus... Différents membres du personnel expliquent leurs missions dans le milieu carcéral.
Dès le matin, les surveillants pénitentiaires passent de cellule en cellule pour vérifier si tous les détenus sont bien présents et ne sont pas blessés. Ces derniers sont ensuite autorisés à faire du sport, à consulter des médecins ou à se rendre au parloir. Près de 700 caméras de surveillance sont installées au sein de la prison. Le but: contrôler en temps réel les déplacements des détenus et vérifier que tout est en ordre.
Ce sont également les surveillants pénitentiaires qui font le lien avec les médecins de la prison lorsque les détenus sont blessés ou nécessitent des soins.
"Si on les respecte, ils vont nous respecter. Si on les écoute, ils vont nous écouter. L'un ne va pas sans l'autre", explique l'un des surveillants.
Prévenir les risques
Il arrive cependant que certains détenus soient à l'origine de certains incidents, ou bien refusent d'obéir. Des mesures sont alors prises pour mettre le fautif en quartier disciplinaire.
"Je pense que le milieu carcéral est un milieu difficile dans lequel on traverse parfois des crises violentes, douloureuses, mais dans lequel on vit aussi des bons moments", optimise Bruno Clément-Petremann, le directeur de la prison. "On peut être sévères, durs, mais ils voient qu'on est justes dans ce qu'on fait, et qu'on est au contact."
55% des détenus de la Santé sont incarcérés en attente de leur jugement. Une situation qui crée parfois des angoisses et des tensions. Risques de suicide, mal-être, problèmes de santé...
Le rôle des surveillants pénitentiaires consiste donc aussi à créer un lien avec chaque détenu pour pouvoir prévenir au maximum les risques. "Il faut savoir être dans le dialogue, être dans l'échange. C'est comme ça que les détenus vont vous faire confiance, vont vous parler", précise le directeur.
Préparer la réinsertion
Le personnel de l'administration pénitentiaire en est conscient, c'est aussi la surpopulation qui génère des tensions à l'intérieur de la prison. Alors que la Santé a une capacité d'accueil de 800 détenus, elle en accueille actuellement plus de 1000. "Il y a 33 détenus qui aujourd'hui dorment sur un matelas par terre", reconnaît Bruno Clément-Petremann.
Parmi les activités proposées à l'intérieur de la prison, l'accès aux livres est l'un des plus importants, raconte le responsable de la bibliothèque. Six détenus sont autorisés à devenir auxiliaires auprès de lui, et à travailler sur les horaires d'ouverture. D'autres aident, pour un faible revenu, au service des repas.
Autre acteur à intervenir régulièrement, l'avocat constitue pour le détenu "un pont entre lui et la liberté", raconte Me Berrebi-Amsellem, qui intervient souvent auprès de clients à la Santé. Lors des parloirs, les prisonniers attendent généralement impatiemment, sont notamment abordés les projets de sortie, les demandes de remise en liberté et les conditions de détention.
À ce sujet, les conseillers d'insertion et de probation sont chargés de rencontrer les détenus afin de dresser leur profil. Ils suivront chacun d'entre eux tout au long de leur parcours carcéral et leur indiqueront quelles sont les possibilités en termes de réinsertion, de manière à "faire en sortes que le passage en détention soit un tremplin vers l'extérieur", décrit l'un des conseillers.
Retrouvez le documentaire "La Santé, une prison sous haute surveillance" sur la plateforme RMC BFM Play.