À Saint-Brieuc, une femme condamnée pour meurtre s'est volatilisée au dernier jour de son procès

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Thomas SAMSON
Elle devrait purger sa peine à l'heure qu'il est. À Saint-Brieuc, Estelle H. a été condamnée le 13 octobre dernier pour le meurtre d'un homme en 2016. Mais elle semble s'être volatilisée au dernier jour de son procès et est toujours introuvable, près de trois mois plus tard.
Soupçonnée d'avoir tué à coups de couteau un homme qui ne voulait pas partir après avoir passé la soirée chez elle, en mars 2016, Estelle H. a d'abord été placée en détention provisoire pendant deux ans.
Elle avait ensuite pu être libérée tout en restant placée sous contrôle judiciaire. Elle comparaissait donc libre lors de son procès, du 11 au 13 octobre.
Plus de nouvelles depuis le 12 octobre
Alors que le verdict devait tomber, sentant certainement qu'elle allait être condamnée malgré ses dénégations à l'audience, Estelle H. ne s'est pas présentée à la cour d'assises des Côtes-d'Armor le 13 octobre. Condamnée à 15 ans de réclusion criminelle ce jour-là, la suspecte semble s'être enfuie.
Comme le rapporte Ouest-France, après trois mois d'enquête et un mandat d'arrêt émis à l'encontre de la jeune femme de 30 ans, les enquêteurs ne semblent pas avoir retrouvé sa trace. "Tout est mis en œuvre, du côté de l’autorité judiciaire, pour que cette personne soit rapidement appréhendée", a récemment répondu le procureur de Saint-Brieuc auprès de nos confrères.
Des policiers passent régulièrement au domicile de la suspecte, mais elle ne s'y trouve jamais. Sa voiture a également disparu. Quant au père de la jeune femme, il aurait indiqué aux enquêteurs qu'il n'a plus eu de nouvelles depuis que sa fille a pris la fuite.
"Volatilisée"
Plusieurs questions se posent toujours à ce stade quant à ce qu'est devenue la suspecte: se cache-t-elle à Saint-Brieuc ou dans le département? A-t-elle au contraire quitté la région? Est-elle toujours vivante?
"À mon avis, elle est bien planquée", estime un policier auprès de Ouest-France.
Il raconte que la jeune femme était bien connue au commissariat, souvent interpellée dans des affaires de stupéfiants ou encore de tapage nocturne. Son avocat, lui non plus, n'a pas eu de nouvelles de sa cliente depuis sa fameuse disparition.
"Je ne suis même pas certain que quand elle sera retrouvée, elle fera appel à moi pour la défendre à nouveau", explique Me Eric Tabard. "Ce qui m’étonne, c’est qu’elle a été en capacité de se volatiliser, comme ça, d’un coup d’un seul. Comment elle a fait?"