À Saint-Etienne, un homme jugé pour le meurtre du compagnon de son ex-femme à coups de ciseaux

La cour d'assises de Saint-Etienne, dans la Loire. - Google Street View
Le procès d'un déchaînement de violence inouï. Un homme de 33 ans, Gaël K. est jugé à partir de ce lundi devant la cour d'assises de Saint-Etienne dans la Loire, accusé du meurtre de son rival amoureux, en novembre 2020. Avec un casier judiciaire déjà lourd à son actif, il encourt cette fois-ci 30 ans de réclusion criminelle.
Cela faisait à peine un mois que l'homme était sorti de détention, emprisonné après des violences à l'encontre de sa compagne et de leur enfant, comme le relatait à l'époque des faits Le Progrès. Le 13 novembre au soir, énervé de ne pas pouvoir voir son fils de 6 ans, il se rend au domicile de son ex-femme.
Mais il découvre que pendant qu'il purgeait sa peine, son ex-conjointe a refait sa vie avec un homme de 24 ans, Yannick F., un footballeur qui réside au Puy-en-Velay. "Il vivait très mal le fait qu'elle avait une nouvelle relation et que l'enfant appelait déjà l'ami de sa mère 'papa'", évoque son avocat, Me André Buffard, auprès du Parisien.
Un coup de ciseaux fatal au niveau du cœur
Alors que le nouveau compagnon intervient, Gaël K. perd son sang-froid et se saisit d'une paire de ciseaux avec laquelle il assène neuf coups sur son rival, dont un, fatal, qui touche le cœur.
Le suspect traîne ensuite le corps jusque sur le palier, puis séquestre son ex-compagne et leur enfant en se retranchant avec eux à l'intérieur pendant plusieurs heures. Alors qu'il menace de se jeter par la fenêtre en emportant son fils avec lui, le Raid finit par intervenir pour le neutraliser après deux heures de négociations.
D'après nos confrères, durant l'instruction, les enquêteurs ont cherché à déterminer si le suspect avait prémédité son geste, notamment en se munissant d'une paire de ciseaux en se rendant au domicile de son ex-conjointe. Finalement, cette hypothèse a été abandonnée et l'homme a été renvoyé devant les assises pour "meurtre" et "violences aggravées".
"Une personnalité inquiétante"
D'après son avocat, qui le décrit comme ayant un profil "qui fait un peu peur", la question de sa santé mentale se pose. "Mon client a une personnalité inquiétante. Il dit qu'il ne se souvient pas, puis il raconte qu'il était possédé, qu'il entendait des voix", déclare-t-il auprès du Parisien.
Une information à l'époque confirmée par le procureur de Saint-Etienne, David Charmaz: "Le mis en cause a déclaré ne pas se souvenir des faits" et ne donne "pas plus d'explications" au cours de l'instruction.
Quant à Yannick F., la victime, il jouait dans un club de football à Loudes, non loin du Puy-en-Velay, après avoir fait un bout de chemin dans un club espagnol. En dehors de cette passion, il travaillait dans le milieu du bâtiment.