Accusé d'avoir découpé son père en morceaux, il est finalement acquitté

Le tribunal de Pontoise (image d'illustration) - Archives BFMTV
Le verdict est tombé. Ce jeudi, Patrick Wittier a été aquitté devant la cour d’assises du Val d’Oise. L’homme âgé de 59 ans n'a pas été reconnu coupable du meurtre de son père survenu en 2002.
Les faits remontent au 18 septembre 2002, quand Jean Wittier, un retraité de 73 ans, quitte le domicile familial où il vit avec sa femme et son fils. C’est la dernière fois qu’il sera vu vivant. Ses proches signalent alors sa disparition au commissariat d'Argenteuil.
Pendant quatre ans, l’enquête n’a mené à rien et le dossier avait été refermé en 2006, faute d’éléments. Ce n’est qu’en 2015 que l’affaire va connaître un nouvel élan grâce à la sœur de l’accusé qui réussit à faire rouvrir le dossier.
Il découpe le corps de son père à la scie
La juge d’instruction chargée de cette affaire demande à ce que la femme de la victime soit interrogée. Les déclarations de la veuve de 85 ans vont commencer à semer le trouble sur la personnalité de son fils, Patrick Wittier. D’après elle, l’homme entretenait de très mauvaises relations avec son père. A quarante ans passés, il vivait encore chez ses parents et ne travaillait pas, ce qui avait le don d’agacer la victime. Jean Wittier avait même installé des cadenas sur le réfrigérateur pour l’empêcher de se nourrir dans le but de le forcer à gagner son propre argent.
Leur relation se serait dégradée pendant des années jusqu’à une violente dispute. Le père de famille aurait menacé son fils de le faire interner si son comportement ne changeait pas. C’est là que Patrick se serait saisi d’un marteau et aurait frappé son père à la tête. Selon sa mère, il l’aurait ensuite noyé dans une bassine et aurait fini par descendre son corps à la cave. Là, il l’aurait découpé en morceaux à l’aide d’une scie. Puis, il aurait disséminé les morceaux de son père dans différentes poubelles les jours qui ont suivi.
“C’est un monstre, ce n’est plus un fils”
Après la mort de son père, Patrick aurait repris les commandes de la maison familiale en commençant par retirer le cadenas du réfrigérateur. Il aurait ensuite commencé à voler l’argent de sa mère avant de se montrer violent à son égard et de lui fracturer le bassin. La veuve a d’ailleurs porté plainte contre son fils en 2005 pour signaler les violences dont elle était la cible. Pour se protéger, elle a dû déménager dans une maison de retraite. Profitant du départ de sa mère, Patrick Wittier aurait vendu la maison de ses parents.
Entendue lors de son procès, ce mercredi, elle a expliqué avoir gardé le silence pendant toutes ces années par peur des représailles.
“Mon fils m’a dit: ‘Si tu dis quoi que ce soit, je te tue et je mets le feu au pavillon de Martine’ (sa sœur). Il voulait tuer ma petite-fille. Je savais qu’il l’aurait fait, vue sa furie, sa méchanceté. C’est pour cela que je n’ai jamais pu le dire”, a-t-elle déclaré, selon nos confrères du Parisien.
Pour elle, Patrick a changé à son retour du service militaire. “Pour moi, c’est un monstre, ce n’est plus un fils. Je suis contre l’avortement, mais 60 ans plus tard, je regrette”. Selon le média francilien, elle serait même favorable à la peine de mort pour son fils.
Les déclarations de sa mère ont été jugées imprécises par la cour ce qui n'a pas permis de le condamner pour le meurtre de son père. L'avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle, mais Patrick Wittier ressort finalement libre de la salle d'audience. Aujourd'hui encore, la mort de Jean Wittier reste donc un mystère.