Affaire Magali Blandin: un procès pourrait bientôt se tenir sans les principaux accusés
Un procès pourrait se tenir courant 2024 dans l'affaire de l'assassinat de Magali Blandin, sans les principaux accusés qui se sont donné la mort. - AFP
C'est en 2024, soit trois ans après le début de l'affaire, que l'assassinat de Magali Blandin pourrait trouver sa conclusion. Alors que les trois principaux accusés - le mari de la victime et les parents de celui-ci - se sont suicidés pendant l'instruction, le parquet de Rennes requiert le renvoi devant un tribunal correctionnel de trois autres individus, des Géorgiens soupçonnés d'avoir aidé puis arnaqué le tueur, comme l'a révélé Le Parisien.
Pour autant, pas de perspective de soulgement chez les proches de la victime qui considèrent qu'il s'agit seulement de la suite logique de l'affaire, commente leur avocat auprès de RMC Crime.
"C'est l'issue normale du dossier. Plus personne ne peut se voir imputer l'assassinat ou une participation, puisque le mari et ses parents ont décidé d'échapper à leur responsabilité en se donnant la mort. Les trois individus [dont le parquet requiert à présent le renvoi en correctionnelle, ndlr] sont concernés par cette affaire dans un second temps", déclare Me William Pineau ce mardi.
Un dossier privé des principaux suspects
Magali Blandin, 42 ans et mère de quatre enfants, avait été portée disparue en février 2021. Interrogé par les enquêteurs, Jérôme Gaillard, son mari, a fini par avouer l'avoir tuée à coups de batte de baseball. Sur ses indications, le corps de la victime a été retrouvé le 4 mars 2021 dans un bois à Boisgervilly, non loin de Rennes (Ille-et-Vilaine), où elle vivait depuis leur séparation.
Placé en détention provisoire, le suspect s'est finalement donné la mort dans sa cellule à la prison de Vezin-le-Coquet, huis mois après ses aveux.
Les parents de Jérôme Gaillard ont eux aussi fait l'objet d'une attention accrue de la part des enquêteurs, suspectés d'avoir aidé leur fils à tuer Magali Blandin en versant de l'argent à leur fils en sachant qu'il allait peut-être servir à payer des tueurs à gages géorgiens, et en lui fournissant un alibi.
Mis en examen pour "tentative de complicité de meurtre" et laissés libres sous contrôle judiciaire, ils ont à leur tour choisi de se donner la mort dans leur maison en Loire-Atlantique en février dernier, privant le dossier de ses principaux mis en cause.
Le volet géorgien arrive devant la justice
Ne restait donc que le volet géorgien sur le bureau du juge d'instruction en charge du dossier. Comme il nous le confirme, le parquet de Rennes "a bien requis le renvoi de trois Géorgiens devant le tribunal correctionnel pour des infractions de tentative d'extorsion, escroquerie, non empêchement de crime, destruction de documents ou objet pour faire obstacle à la manifestation de la vérité concernant un crime ou un délit".
"Il appartient désormais au juge d'instruction de décider des suites de ce dossier après avoir recueilli les observations des autres parties", ajoute-t-il.
Selon ce que Jérôme Gaillard a expliqué à la police avant sa mort, le projet de tuer son ex-compagne est né dans son esprit lors d'une discussion avec l'un de ces trois individus, avec qui il était ami. Tout en enregistrant la conversation pour le faire chanter plus tard, l'homme lui aurait suggéré d'engager un tueur à gages pour se débarrasser de Magali Blandin.
Avec deux autres personnes, dont une femme, il aurait ensuite tenté d'extorquer 20.000 euros au mari, le menaçant d'envoyer l'enregistrement aux autorités. L'un des individus est également soupçonné d'avoir détruit des preuves de l'implication de Jérôme Gaillard pour qu'il échappe à la justice. Ils pourraient être tous les trois jugés courant 2024, selon les informations de nos confrères.
