RMC Crime
Affaires françaises

Double meurtre des époux Muller en 2019: ce que l'on sait du suspect qui est passé aux aveux

La maison où les époux Muller ont été retrouvés morts, en 2019 à Izon (Gironde).

La maison où les époux Muller ont été retrouvés morts, en 2019 à Izon (Gironde). - Google Street VIew

Quatre ans après le meurtre violent de Sylviane et Jean-Claude Muller, un voisin a été interpellé lundi en Gironde. Il a reconnu les faits pendant sa garde à vue.

Des réponses, près de quatre ans après des faits d'une extrême violence. Cette semaine, l'enquête sur le meurtre de Jean-Claude et Sylviane Muller en Gironde en 2019 a connu un rebondissement de taille alors que les autorités ont obtenu les aveux d'un suspect placé en garde à vue lundi, rapportait mercredi le parquet de Bordeaux dans un communiqué.

En effet, un homme a reconnu être à l'origine du double meurtre des époux, retrouvés sans vie par l'une de leurs filles le 15 décembre 2019, dans la chambre à coucher de leur maison à Izon. Les deux victimes avaient été découvertes le corps lardé d'une dizaine de coups de couteau et égorgées.

4 ans après le meurtre d’un couple en Gironde, leur voisin confondu par son ADN
4 ans après le meurtre d’un couple en Gironde, leur voisin confondu par son ADN
17:48

C'est un ADN correspondant à un profil masculin recueilli sous les ongles de Sylviane Muller qui va donner un nouvel élan à l'enquête. Si cet ADN n'était pas inscrit au Fichier national des empreintes génétiques, les enquêteurs ont procédé à des prélèvements dans l'entourage des victimes. Un pari gagnant, puisque c'est grâce à ces investigations qu'un individu a pu être identifié l'été dernier. Après de nombreuses vérifications, l'homme a été interpellé lundi en début d'après-midi et placé en garde à vue.

Un ancien voisin du couple

Il s'agit d'un homme aujourd'hui âgé de 53 ans, qui vivait dans une maison en face de celle des époux Muller au moment des faits. Selon le témoignage de Natacha Muller, l'une des filles du couple, auprès du Parisien, l'individu vivait déjà dans le quartier avant que la famille Muller n'emménage, en 2005.

"Les relations étaient courtoises, on se disait bonjour bonsoir, mais cela n’allait jamais plus loin", explique Natacha Muller.

Elle précise que ses parents n'ont jamais été invités chez ce voisin et inversement, alors même que leurs maisons étaient situées à une dizaine de mètres l'une de l'autre, de part et d'autre d'une route.

Insoupçonnable

Dans le communiqué diffusé mercredi, le parquet de Bordeaux dresse le portrait d'un homme insoupçonnable au premier abord. Inconnu des services de police et de justice, le mis en cause a "une activité professionnelle stable" et est père de famille, marié au moment des faits. Il a depuis divorcé de son épouse, en 2022.

"Le mis en cause n'avait été la cible d'aucune suspicion dans les témoignages collectés par les enquêteurs, pas même celui de sa propre épouse et de ses enfants majeurs", explique Frédérique Porterie, procureur de la République de Bordeaux.

"Pendant toutes ces années d’interrogations, nous n’avions jamais eu de soupçons à son sujet. Ces dernières heures, je me suis souvenue qu’après la découverte des corps de mes parents, lui et sa femme m’avaient même accueillie quelques minutes le temps que je passe aux toilettes. C’est invraisemblable…", commente de son côté Natacha Muller, toujours auprès du Parisien.

Pour l'heure, le procureur n'a pas communiqué sur le mobile du mis en cause. L'individu a été déféré mercredi pour être mis en examen des chefs d'"assassinats". Le parquet a également requis son placement en détention provisoire. Si procès il y a dans ce dossier, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Elisa Fernandez