Les restes d’une nonagénaire retrouvés, son fils soupçonné d'avoir caché sa mort pendant des années

Un gendarme d'une brigade de recherches. (Photo d'illustration) - Jean-Christophe Magnenet - AFP
Le maire de Bretoncelles, dans l’Orne, a bien fait de faire confiance à son instinct. Cet été, Daniel Chevée, l’élu de cette commune du Perche, s'est inquiété de ne pas avoir de nouvelles d’une habitante de son village, Albertine, 99 ans, selon le quotidien local Le Perche.
En juillet dernier, il remarque que le compteur d’eau de sa maison n’a pas été relevé depuis dix ans et que c’est son fils qui transmet l’index à la ville depuis toutes ces années. Interrogé, l’homme affirme que sa mère va bien et qu’il se rend tous les jours chez elle pour lui apporter à manger. Si les déclarations de son fils vont calmer les inquiétudes du maire, cela ne va pas durer très longtemps.
L’inquiétude du maire
Pendant la canicule de cet été, David Chevée décide d’appeler tous les habitants âgés de plus de 90 ans pour vérifier qu’ils ne manquent de rien. Albertine fait partie de la liste des personnes à contacter. Pourtant, le numéro de téléphone de cette dernière n’est pas attribué. L’inquiétude du maire va donc monter d’un cran et il décide de questionner Annick, la belle-fille de la nonagénaire, qui est une de ses adjointes. Celle-ci est brouillée avec sa belle-mère depuis des années, mais lui assure que son mari se rend quotidiennement au domicile de sa mère.
Pour David Chevée, cette réponse n’est pas suffisante et il menace Annick d’appeler les gendarmes s’il n’a pas de nouvelles d’Albertine. Selon les informations relayées par Le Parisien, il faudra attendre le 29 août dernier pour que son adjointe l’appelle. “Il faut que tu viennes, c’est très très urgent, c’est à propos de ma belle-mère”, lui dit-elle. Quand il arrive chez Albertine, l’élu local découvre les pompiers qui sont en train de porter secours à son fils, étendu sur le sol. Annick lui explique qu’il a fait un malaise après lui avoir avoué que sa mère était en réalité décédée.
“Il n’y a plus que de la poussière”
La Brigade de recherches de Mortagne-au-Perche est appelée en renfort et une enquête est ouverte pour tenter de comprendre ce qu’il se passe au domicile de la nonagénaire. En pénétrant dans la maison, les gendarmes s'étonnent de ne pas retrouver le corps d’Albertine. Ils décident donc d’interroger son fils hospitalisé afin de savoir où est cachée la dépouille de sa mère.
L’homme leur explique qu’elle est morte depuis au moins cinq ans et que son corps repose sur son lit. “Les enquêteurs cherchent immédiatement sur le lit. Mais au bout de tant d’années, il n’y a plus rien. Il n’y a plus que de la poussière”, affirme le maire à TF1.
Elle n’a pas été vue depuis plus de huit ans
Le parquet poursuit son enquête et auditionne l’entourage de la nonagénaire. D’après les déclarations de la procureure de la République d’Alençon, Albertine “n’avait pas été vue physiquement depuis plus de huit ans”. Les enquêteurs ont également découvert que son domicile n’était plus alimenté en électricité depuis plusieurs années. Les restes de sa dépouille ont été confiés à l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie pour tenter de dater sa mort.
Des investigations sont également réalisées sur le compte bancaire de la défunte pour tenter de comprendre pourquoi son fils n’a jamais déclaré sa mort. Les enquêteurs veulent s’assurer qu’il n’a pas fait ça pour toucher la retraite de sa mère. De son côté, le maire ne croit pas à cette hypothèse, car l’homme avait des logements locatifs et ne manquait pas d’argent.