"Maison de l'horreur" à Noyelles-sous-Lens: retour sur les révélations glaçantes d'un des fils
Les parents accusés de maltraitances à Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais) seront jugés ce mardi devant le tribunal correctionnel de Béthune pour des faits de maltraitances sur huit de leurs dix enfants. Le père, âgé de 44 ans, et la mère, 40 ans, comparaîtront libres pour "violences par ascendant" et "soustraction par un parent à ses obligations légales". Ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
C'est Bryan, l'un des aînés de la fratrie, qui a lancé l'alerte, le 30 août dernier, en prévenant les services sociaux de l'enfer que lui et ses frères et sœurs vivaient au sein du domicile familial. Il s'était exprimé dans les médias, notamment sur la chaîne BFMTV, pour révéler au grand jour l'horreur dans laquelle il a grandi. "J'ai décidé de dire 'stop'. Je ne pouvais plus vivre des scènes comme j'ai vécu", a-t-il expliqué à nos confrères.
Les enfants attachés 23 heures sur 24
Le jeune homme confiait avoir subi de nombreuses violences physiques et verbales de la part de ses parents.
"Je suis l'un des enfants à avoir le moins subi, mais je suis celui qui a le plus assisté aux violences".
Son but premier, en révélant l'horreur de son foyer familial, était de protéger ses petits frères et sœurs.
Il a également dénoncé l'homophobie dont l'un de ses frères a été victime. "Il a subi l'acharnement avec des coups de pieds, des coups de poing, des coups de bâton et même des coups de fouet, des coups de balai, de chaussures de sécurité", confiait-t-il.
Bryan a aussi raconté que ses parents avaient l'habitude d'attacher leurs enfants sur leurs chaises pour ne pas qu'ils bougent.
"J'ai vu mes parents laisser deux de mes sœurs attachées tous les jours, 23 heures sur 24, avec la couche remplie d'excréments et d'urine qui déborde".
"Ils qualifient ça de délit, mais, pour moi, c'est un crime"
Le jeune homme ne s'est pas arrêté là dans la liste des souffrances que lui et sa fratrie ont subi. Il a notamment parlé des nombreuses punitions infligées par ses parents.
"J'ai vu des punitions très sévères, comme rester trois ou quatre heures à genoux à même le sol. Et si nous avions le malheur de nous relever parce que nous ne sentions plus nos genoux, nous nous faisions une nouvelle fois lyncher", décrit-il au journaliste de BFMTV.
Dès le signalement de Bryan, les enfants du couple ont été placés par les services sociaux. "Mes frères et soeurs sont en sécurité mais je sais qu'ils ne vont pas bien. Aucun enfant ne mérite de vivre en foyer. Je vais tout faire pour les sortir de là, pour les protéger", affirmait Brian, une semaine après la dénonciation des faits.
Ce procès n'est qu'une première étape pour lui, dans son combat pour sauver ses frères et sœurs de la violence de leurs parents. S'ils seront jugés demain devant le tribunal correctionnel, Bryan souhaiterait qu'ils comparaissent devant une cour d'assises. "Ce n'est qu'un bout du chemin. Ils qualifient ça de délit, mais, pour moi, c'est un crime". Pour lui, ses parents doivent être "jugés à la hauteur de ce qu'ils ont fait", selon nos confrères du Point.