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Meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti: la Cour de cassation examine la question de la prescription

Le meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti est passé aux aveux 36 ans après les faits.

Le meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti est passé aux aveux 36 ans après les faits. - BFMTV

Dans ce dossier isérois résolu près de 40 ans après les faits, le suspect a fait un recours en cassation pour que la prescription des faits soit respectée, empêchant la tenue d'un procès.

Cela fait deux fois que la justice rejette la prescription dans le dossier Bonfanti. En sera-t-il de même une fois de plus? Ce mardi, la Cour de cassation examine le recours formé par l'homme qui est passé aux aveux, 36 ans après le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti en Isère.

Alors que le parquet, en écartant la prescription des faits, veut renvoyer l'affaire devant un juge d'instruction pour qu'elle arrive, à terme, devant un tribunal, le mis en examen demande au contraire qu'elle soit respectée. Si tel est le cas, il éviterait ainsi d'être jugé pour ces faits.

Des aveux, 36 ans après les faits

Le 22 mai 1986, Marie-Thérèse Bonfanti, une jeune femme de 25 ans, livreuse de journaux à Pontcharra dans l'Isère, se volatilise alors qu'elle travaille. Sa voiture est retrouvée, mais cette mère de deux enfants demeure introuvable.

Très tôt, les enquêteurs étudient la possibilité de l'implication d'un homme, Yves Châtain. Mais il sera finalement laissé libre, faute de preuves suffisantes à son encontre, et l'affaire devient un cold case.

En mai 2022, alors que l'enquête est reprise en main par la justice, l'homme est réinterrogé. En garde à vue, il craque et passe aux aveux: c'est bien lui qui a tué Marie-Thérèse Bonfanti et qui s'est débarrassé de son corps à La Buissière. Le crâne de la victime avait ensuite effectivement été retrouvé à l'endroit indiqué.

Quand faire démarrer la prescription?

En France, dans une affaire de meurtre, la prescription s'applique au bout d'un délai de 20 ans, ce qui veut dire que personne ne peut être condamné pour ces faits au-delà de cette période.

Cependant, dans le dossier Bonfanti, le parquet de Grenoble considère que les aveux tardifs du suspect et la découverte du crâne constituent des éléments suffisamment forts au dossier pour décaler le point de départ de la prescription.

C'est toute la teneur des débats qui vont avoir lieu devant la cour de Cassation ce mardi. La décision doit être mise en délibéré à une date ultérieure encore inconnue.

Elisa Fernandez

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