"Ça semble logique": la famille de Marie-Thérèse Bonfanti demande un procès malgré la prescription

Le meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti est passé aux aveux 36 ans après les faits. - BFMTV
Comme dans tous les cold cases, c'est une perspective que redoutent les proches des victimes: celle de ne jamais voir un dossier aboutir à un procès en raison de la prescription. Depuis les aveux d'Yves Chatain l'an dernier, les enfants de Marie-Thérèse Bonfanti, tuée il y a 36 ans, luttent pour que le meurtrier présumé réponde de ses actes devant un tribunal.
"Il a avoué les choses, mais maintenant que c'est dit, il y a la prescription donc il se dit 'on peut me laisser tranquille'", dénonce Erika, la fille de la victime, dans un podcast du Dauphiné Libéré.
Car si l'auteur des faits a reconnu le meurtre et a mené les enquêteurs jusqu'au lieu où le corps avait été enterré en 1986, celui-ci s'est pourvu en cassation afin que la prescription soit reconnue dans son dossier, et ainsi échapper à un procès.
"Cet homme lui a volé sa vie, mais aussi la nôtre. Il a pris beaucoup de choses donc c'est normal qu'il y ait un procès, ça semble logique que quelqu'un comme lui réponde de ses actes", déclare encore la fille de Marie-Thérèse Bonfanti.
"Notre histoire peut faire avancer les choses"
Auprès de nos confrères, Erika et Flavien Bonfanti évoquent la difficulté de vivre avec l'histoire du meurtre de leur mère, et ce même 36 ans après les faits: "Ce qui nous fait tenir, c'est d'être ensemble, soudés."
"C'est un combat parce qu'il y a la loi, et il y a ce qu'on vit. Il faut arriver à trouver la porte de sortie pour nous. (...) On sait que tout peut encore basculer, mais on essaie de se dire qu'on est avec un bon dossier", expliquent-ils.
L'affaire Bonfanti pourrait par ailleurs jouer un rôle important si la justice rejette encore une fois le recours d'Yves Chatain en matière de prescription: grâce à la jurisprudence, d'autres dossiers similaires pourraient se retrouver devant la justice si un coupable est identifié et un corps est retrouvé, et ce même si les faits sont prescrits depuis plusieurs années.
"Si notre histoire peut faire avancer les choses, on y va", conclut Flavien.