"Disparus de l'Isère": un corps vient d'être exhumé, l'affaire Fabrice Ladoux relancée?

Des gendarmes ratissent l'endroit où a été découvert le 15 janvier 1989 à Quaix en Chartreuses dans l'Isère, le corps du jeune Fabrice Ladoux - PIERRE BESSARD / AFP
Nouvelle impulsion dans l'un des dossiers des "disparus de l'Isère". Le corps du petit Fabrice Ladoux, dont le meurtre en 1989 n'a jamais été résolu, a été exhumé récemment sur demande du Pôle dédié aux crimes sériels et non élucidés de Nanterre.
Afin de faire progresser l'enquête, les juges d'instruction cherchent notamment à acquérir des empreintes génétiques plus fiables que celles, fragmentaires, qui avaient été prélevées à l'époque, rapportent Le Parisien et l'AFP. Par ailleurs, des enquêteurs tentent de reconstituer la scène de crime en 3D afin de comprendre plus précisément d'où le corps a été jeté dans le massif de la Chartreuse.
Si le pôle "cold cases" semble concentrer ses efforts sur cette affaire en particulier, c'est qu'il s'agit du seul dossier des "disparus de l'Isère" dans lequel un corps a été retrouvé. En remontant la trace du meurtrier de Fabrice Ladoux, les magistrats pourront vérifier si un lien ne peut pas être établi entre différentes affaires criminelles non résolues dans la région.
Disparu sur le chemin de l'école
C'est après avoir quitté le domicile familial à Grenoble pour se rendre au collège, dans l'après-midi du 13 janvier 1989, que Fabrice Ladoux, âgé de 12 ans, disparaît. Inquiète de ne pas le voir rentrer, sa mère contacte son établissement scolaire, puis la gendarmerie, afin de signaler sa disparition.
Le corps du petit garçon ne sera retrouvé que deux jours plus tard, le 15 janvier, par un promeneur, au niveau d'une décharge sauvage située dans un ravin du massif de la Chartreuse, à une quinzaine de kilomètres de Grenoble.
L'autopsie réalisée montrera que l'enfant a été violé par son agresseur avant d'être étranglé et frappé au niveau de la tête. Pour tout indice, l'auteur des faits a laissé derrière lui une cordelette, sur laquelle les enquêteurs parviennent à prélever un fragment d'ADN. Mais cette trace est insuffisante pour identifier clairement le meurtrier.
Deux autres affaires aux ressemblances troublantes
Presque immédiatement, dans les rangs des enquêteurs, on ne peut s'empêcher de rapprocher ce meurtre de deux dossiers précédents: la disparition, en 1983, du petit Ludovic Janvier, 6 ans, et la tentative de meurtre la même année de Grégory Dubrulle, âgé de 7 ans et seul survivant connu parmi les victimes de l'Isère.
Car les trois affaires se sont déroulées dans un mouchoir de poche: le corps de Fabrice Ladoux, enlevé à Grenoble, n'a été retrouvé qu'à une dizaine de kilomètres de l'endroit où Grégory Dubrulle a été laissé pour mort six ans plus tôt, sur un versant du massif que seuls des locaux peuvent connaître. Quant à Ludovic Janvier, il a disparu à Saint-Martin d'Hères, à seulement 5 kilomètres de Grenoble.
Plus largement, en 2008, le parquet de Grenoble décide de faire le rapprochement entre neuf dossiers de disparitions ou de meurtres d'enfants entre 1983 et 1996 non résolus. Il crée alors la cellule "Mineurs 38", dont l'objectif est de reprendre les enquêtes sur des affaires criminelles concernant des enfants en Isère.
Certains de ces dossiers vieux d'une quarantaine d'années et toujours non élucidés, ont été repris en main par le pôle "cold cases" de Nanterre, dont l'un des objectifs est d'établir si plusieurs affaires ne sont pas liées à des tueurs en série.