Cold case: qu'est-il arrivé à Olivier Fargues, étudiant retrouvé mort à Poitiers en 2004?

(Photo d'illustration) Des dossiers de justice archivés. - LUDOVIC CAILLERE / AFP
Cela fait 19 ans maintenant que la famille d'Olivier Fargues attend des réponses. En mars 2004, cet étudiant en aéronautique à Poitiers dans la Vienne est assassiné et son corps est retrouvé dix jours après, emballé dans deux sacs en plastique près d'un bois.
L'enquête avait été refermée sur un non-lieu en 2009, faute d'éléments permettant de conduire à un suspect plausible. Elle a finalement été rouverte deux ans plus tard par le parquet de Poitiers, qui s'est dessaisi en octobre dernier pour confier les investigations au pôle "cold case" de Nanterre.
C'est dans la nuit du 2 au 3 mars qu'Olivier Fargues, 22 ans, se volatilise après avoir passé la soirée avec des amis dans un bar. Alors qu'il est fortement alcoolisé, il disparaît dans la nuit, sans veste malgré un froid glacial, et ne donne plus signe de vie. Une tentative de retrait d'argent avec sa carte est enregistrée vers 5 heures du matin le 3 mars, mais n'a pas abouti. Par la suite, plus aucun mouvement bancaire ne sera détecté sur son compte, et l'étude de sa téléphonie ne révélera rien non plus.
Un corps emballé dans des sacs en plastique
Ce n'est que dix jours plus tard que des enfants tombent sur un étrange emballage, en lisière d'une forêt à Mignaloux-Beauvoir, au sud-est de Poitiers. À l’intérieur de deux sacs en plastique collés ensemble par un ruban adhésif, les enquêteurs retrouvent un corps replié sur lui-même en position fœtale, torse nu.
Ils n'identifieront la victime que lors de l'autopsie: il s'agit d'Olivier Fargues, disparu dix jours auparavant. Selon les expertises, l'étudiant est mort après avoir reçu 14 coups au niveau du crâne. Il présente aussi des traces de violence au niveau du cou et du visage, rapportait La Nouvelle République en 2013.
Plusieurs suspects, mais des pistes finalement vaines
En dehors d'un gant en latex, retrouvé à proximité du corps, l'auteur des faits ne semble rien avoir laissé derrière lui. Rien n'indique surtout quelle est l'arme du crime. Cependant, un élément important émerge de ces expertises: Olivier Fargues serait mort entre le 6 et 7 mars, soit trois jours après sa disparition, ce qui implique qu'il a pu être séquestré avant de mourir, précisent encore nos confrères.
De nombreux proches de la victime ont été auditionnés dans cette affaire. Pourtant, s'il y a eu quelques arrestations, celles-ci n'ont jamais rien donné. Refermé en 2009, le dossier avait finalement été rouvert en 2011 car de l'ADN retrouvé sur la scène de crime s'est révélé potentiellement exploitable. Un élément que pourraient réexaminer les juges d'instruction du pôle "cold case" de Nanterre, à présent en charge du dossier.