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Affaires françaises

Piégé alors qu'il pensait parler à une jeune fille de 13 ans, le chanteur d'Il était une fois devant la justice

Le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne)

Le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne) - Google Street View

Richard Dewitte, 77 ans, comparaît à Meaux (Seine-et-Marne) ce lundi. Un gendarme l'a piégé sur un site de rencontre en se faisant passer pour une jeune fille de 13 ans.

Piégé par un gendarme sur Internet. Richard Dewitte, interprète du titre J'ai encore rêvé d'elle avec Joëlle Mogensen en 1975, doit être jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel de Meaux, en Seine-et-Marne, pour "corruption de mineure" et "propositions sexuelles faites à une mineure de moins de 15 ans par un majeur et suivies de rencontre" après avoir envoyé des messages sur Internet et donné rendez-vous à ce qu'il pensait être une jeune fille de 13 ans.

Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois de mars dernier. Entre le 25 et le 28 mars, l'homme de 77 ans échange des messages avec une jeune fille dont le pseudo suggère qu'elle a 13 ans. Il s'agit en fait d'un gendarme de la Section de recherches de Paris qui cherche à savoir s'il ne commettrait pas des faits répréhensibles.

Richard Dewitte lors d'un passage télévisé en 1975
Richard Dewitte lors d'un passage télévisé en 1975 © Youtube / RTS

Et Richard Dewitte tombe dans le panneau. Les messages qu'il échange avec cette jeune internaute prennent un ton sexuel et il va jusqu'à lui proposer de le rejoindre sur le parking d'un McDonald's, situé à Croissy-Beaubourg, en Seine-et-Marne, le 30 mars.

Placé en détention provisoire cinq mois plus tard

Cependant, le jour du rendez-vous, ce n'est pas une adolescente qu'il voit arriver mais des gendarmes. Auprès de RMC Crime, son avocat Me Stéphane Loisy raconte que Richard Dewitte est alors placé en garde à vue et interrogé pendant plusieurs heures, avant de repartir libre vers 23 heures en ayant reconnu les faits.

Ce n'est que le 25 août que les enquêteurs le convoquent à nouveau, et que le parquet décide de le placer en détention provisoire à la maison d'arrêt de La Santé dans l'attente de son procès en raison de sa possible dangerosité. Une "aberration" pour Stéphane Loisy: "S'il était si dangereux, pourquoi l'a-t-on laissé repartir cinq mois plus tôt?"

L'avocat de la défense juge que le dossier monté par le parquet se trompe au sujet de la personnalité de son client et de sa dangerosité. "C'est un homme plutôt seul, malade, qui manque de discernement et qui parle à n'importe qui sur Internet. On en fait un exemple de pédocriminel, mais si ça l'était, je n'aurais pas pris ce dossier", assure-t-il, rappelant que son client n'a jamais eu de relation sexuelle avec une mineure.

Plusieurs condamnations à son actif

Selon nos confrères du Parisien, Richard Dewitte n'en est pas à sa première comparution. En 2015, il avait déjà été jugé à Dijon (Côte-d'Or) et avait écopé de 18 mois de prison dont 17 avec sursis pour avoir, de la même manière, été piégé par un gendarme se faisant passer pour une fillette de 12 ans.

En 2019, la cour d'appel de Paris l'a aussi condamné à 18 mois de réclusion avec sursis pour "propositions sexuelles à une mineure de moins de 15 ans" après que l'homme a échangé avec une adolescente de 15 ans - cette fois bien réelle - sur Internet.

Des associations de protection de l'enfance se sont jointes au dossier en tant que parties civiles concernant les derniers faits en date, selon Stéphane Loisy. Cette fois-ci, l'avocat ne "tentera pas de demander une relaxe", affirme-t-il, ajoutant être sûr de voir son client condamné.

Elisa Fernandez