Reconstitution autour du meurtre violent d'une retraitée, son petit neveu et sa compagne soupçonnés

Estagel, la tour de l'Horloge. - Babsy - CC Wikimedia
L'affaire semble inextricable. Près de deux ans après le meurtre violent d'une retraitée à Estagel, village situé non loin de Perpignan dans les Pyrénées, les enquêteurs ont organisé une reconstitution pendant sept heures mardi, selon les informations de L'Indépendant.
L'objectif: mieux comprendre dans quelles circonstances est morte Monique Garabito, 78 ans, et de quelle manière sont impliqués son petit-neveu Jérémy P. et la compagne de celui-ci Alexandra N., qui se renvoient inlassablement la responsabilité du meurtre depuis les faits.
C'est sur les lieux du crime, à savoir la maison de la victime, que s'est tenue la reconstitution. Monique Garabito y avait été découverte sans vie par son fils, le 11 novembre 2021, son corps et son visage lardés de coups de couteau. Au total, l'autopsie en dénombrera onze.
Les deux individus s'accusent mutuellement
En entendant les proches de la victime après cette macabre découverte, les enquêteurs ont rapidement tourné leurs soupçons vers son petit-neveu de 25 ans et la conjointe de ce dernier, âgée de 33 ans. Après avoir fait l'objet d'une enquête pour disparition inquiétante, le couple a fini par être arrêté le 14 novembre 2021, à Saint-Gaudens.
Lors des premiers interrogatoires, Jérémy P. semble assumer la responsabilité du meurtre. Il revient ensuite sur sa version en déclarant que sa compagne est en réalité l'auteure des coups de couteau et qu'il a menti dans le but de la protéger. Les deux individus ont été mis en examen pour "meurtre" et "complicité de meurtre". Placés tous deux en détention provisoire, leurs demandes de remise en liberté avaient été rejetées.
En présence de leurs avocats, de la juge d'instruction en charge du dossier, d'un médecin légiste et des enquêteurs, Jérémy P. et Alexandra N. ont donc réitéré ce mardi les gestes qui ont conduit à la mort de la retraitée. Une tâche ardue, puisque d'après nos confrères, ils continuent de s'accuser mutuellement, rejetant sans arrêt la faute sur l'autre et laissant les enquêteurs dans le flou, tant sur le déroulé des faits que sur le mobile du crime.
Une "obsession sexuelle autour de l'inceste"
Sur ce point, les suspects ont livré une version de l'histoire abracadabrante: Alexandra N. aurait confié à son conjoint avoir été victime d'inceste dans son enfance, ce qui aurait amené Jérémy P. à se persuader qu'il a également subi ces faits étant plus jeune, sur fond de rites sataniques et pédophiles.
Ils auraient alors voulu confronter le père du jeune homme à Estagel, mais celui-ci étant absent, ils se seraient tournés vers la grand-tante, Monique Garabito, afin de la faire parler. Une discussion qui aurait mal tourné.
Les suspects nourriraient une "obsession sexuelle autour du thème l'inceste", a analysé des experts qui les ont rencontrés, comme le rapportait il y a quelques mois le journal Midi-Libre. Experts qui ont par ailleurs conclu à une altération du discernement des deux suspects au moment des faits.
Pour l'heure, on ne sait pas encore ce qui est ressorti de la reconstitution organisée mardi. Les investigations suivent leur cours.