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Affaires françaises

Un couple jugé pour avoir assassiné l'homme à qui il avait acheté un appartement en viager

Le tribunal de grande instance de Metz (illustration)

Le tribunal de grande instance de Metz (illustration) - Frederic Florin - AFP

Le corps de la victime, un octogénaire, a été retrouvé calciné et enterré dans un champ, en novembre 2020 en Moselle. Le procès se tient jusqu'à vendredi devant les assises de Metz.

Depuis mardi, un homme et une femme comparaissent devant les assises de Moselle à Metz, accusés d'avoir assassiné en 2020 l'octogénaire à qui ils avaient acheté leur appartement en viager, quatre ans auparavant.

La victime, Michel Votz, un ex-greffier au tribunal de Nancy âgé de 82 ans, n'a été retrouvée qu'au mois de novembre 2020, soit environ quatre mois après le meurtre. Son corps a été découvert calciné et enterré dans un champ.

Dès le contrat signé pour acheter l'appartement de l'octogénaire en viager, en 2016, le couple était au courant de la situation du retraité: seul, sans famille, l'homme vivait isolé.

Un plan bien ficelé

Pour des motivations qui semblent être d'ordre économique, le couple aurait fomenté un plan pour se débarrasser de Michel Voltz et usurper son identité afin de vivre dans son logement. Selon le récit du Parisien, Meriem G. fait le guet devant le logement du retraité, à Faulquemont, tandis que son mari, Abderrahim G., entre et étrangle l'homme à mort "avec un foulard, un Serflex (un lien en plastique, NDLR) et à l’aide d’une balle insérée au fond de sa gorge", selon les mots de la suspecte pendant l'instruction.

Le couple place ensuite le corps dans leur camionnette et le transporte jusqu'à un champ situé à Dalhain, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Metz. Là, ils l'abandonnent dans un trou profond de 2,60 mètres. Malgré leur plan, ils sont rapidement dans le viseur des autorités qui enquêtent sur la disparition de l'homme et qui s'intéressent à ce couple qui a acheté en viager.

Deux versions s'opposent à la barre

Alors que leur procès pour assassinat s'est ouvert mardi, se pose la question du degré de culpabilité de chacun. Car si elle dit avoir été au courant du plan de son mari et reconnaît avoir participé à certaines étapes de cette expédition criminelle, Meriem G. assure que celui-ci l'a forcée à s'y plier, se décrivant comme complètement soumise à lui, relate de son côté 20 minutes. Elle ajoute être victime de violences conjugales.

"Je ne comprends pas pourquoi elle s’acharne contre moi", affirme de son côté Abderrahim G., qui soutient qu'il n'y est pour rien dans l'affaire.

Selon nos confrères, les tensions entre l'homme et la femme, en instance de divorce, se sont répandues jusque dans les rangs de leurs familles respectives. Une bagarre aurait éclaté mardi après-midi dans la salle des témoins, entraînant notamment l'hospitalisation des parents de Meriem G., détaille encore 20 minutes. Pour les faits qui leur sont reprochés, les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Elisa Fernandez