Emprisonné à tort pendant 38 ans, il est finalement libéré grâce à un test ADN

Une prison américaine (Photo d'illustration). - Gabriel Bouys - AFP
C'est l'ADN qui lui a permis de recouvrer sa liberté. Après avoir passé plus de 38 ans derrière les barreaux, Maurice Hastings a été libéré de prison, où il purgeait une condamnation à la perpétuité pour un meurtre et deux tentatives de meurtre commis en 1983. Mais de nouvelles analyses ont permis de le disculper, a déclaré ce vendredi 28 octobre le procureur du comté de Los Angeles, cité par l'agence Associated Press.
"J'ai prié pendant de nombreuses années pour que ce jour arrive", a commenté Maurice Hasting lors d'une conférence de presse, une semaine après l'annulation de sa condamnation.
"Je ne me tiens pas ici comme un homme amer, mais je veux simplement profiter de ma vie maintenant", a poursuivi l'homme, aujourd'hui âgé de 69 ans.
"Ce qui est arrivé à M. Hastings est une terrible injustice", a reconnu le procureur dans un communiqué. "Le système judiciaire n'est pas parfait, et lorsque nous découvrons de nouvelles preuves qui nous font perdre confiance dans une condamnation, il est de notre devoir d'agir rapidement."
L'ADN correspond à un détenu mort en 2020
Dans cette affaire, la victime Roberta Wydermyer a été agressée sexuellement puis tuée d'une balle dans la tête, selon les autorités. Son corps a ensuite été retrouvé dans le coffre de sa voiture dans la banlieue de Los Angeles. L'autopsie a détecté des traces de sperme.
Maurice Hastings a toujours clamé son innocence dans ce dossier. Mais après avoir à l'époque échappé à la peine de mort réclamée par le bureau du procureur, il a finalement été reconnu coupable et condamné en 1988 à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
En 2000, le détenu a demandé un test ADN, ce qui lui avait été refusé. Après une nouvelle requête, des analyses ont finalement été menées en juin dernier: elles ont conclu que les traces de sperme retrouvées lors de l'autopsie de Roberta Wydermyer ne correspondaient pas aux empreintes génétiques de Maurice Hastings.
Le profil ADN correspond à celui d'un autre homme, condamné pour un enlèvement sous la menace d'une arme, durant lequel il avait enfermé sa victime dans le coffre d'un véhicule - comme Roberta Wydermyer. Son nom n'a pas été divulgué, mais les autorités ont précisé qu'il est mort en prison en 2020.