Il avait séquestré une femme pendant 31 ans: un homme condamné à 17 ans de réclusion

Le symbole de la justice (illustration) - Ashraf Shazly / AFP - - Ashraf Shazly / AFP
Trente-et-une années de violences psychologiques et physiques passées au crible devant un tribunal vénézuélien. Mercredi, un homme a été condamné à purger 17 ans et deux mois de réclusion criminelle pour avoir retenu une femme captive pendant une trentaine d'années, à Maracay au Vénézuela, avant qu'elle ne parvienne à s'échapper, rapportent El diario et Cronica Uno.
L'individu, aujourd'hui âgé de 58 ans, était jugé pour "abus sexuels", "violences psychologiques" et "menaces". Il avait kidnappé Morella Lopez en 1988, lorsqu'elle avait 17 ans, et l'a retenue captive pendant 31 ans.
Le 24 janvier 2020, profitant d'un jour où son bourreau a oublié les clés dans l'appartement, elle parvient à s'échapper du complexe résidentiel dans lequel elle est enfermée. Elle se rend dans un institut pour femmes et dénonce les agissements de son ravisseur. Accompagnée, elle porte plainte contre ce dernier pour "enlèvement".
D'autres enlèvements
L'homme, qui n'est pas au courant qu'elle a déjà porté plainte contre lui, part signaler aux autorités la disparition de sa captive. Il est interpellé à ce moment-là.
L'affaire a eu un grand retentissement au Vénézuela et en Amérique latine. Des personnes de l'entourage ou du voisinage du suspect ont confirmé les faits, déclarant n'avoir rien dit pendant des années par peur de représailles.
Au fil des investigations, les autorités découvrent par ailleurs que l'homme ne s'en est pas tenu à cet enlèvement: il est impliqué dans d'autres kidnappings et a retenu plusieurs autres femmes en captivité, dans des appartements différents au sein de la même résidence. L'une d'elles est restée enfermée pendant 24 ans.
"Justice a été faite"
Lors de diverses interviews ainsi que devant la justice, Morella Lopez a raconté que l'homme ne vivait pas avec elle, mais qu'il lui rendait visite pour la nourrir et pour obtenir des relations sexuelles de force. Toutes les tentatives de fuite de la prisonnière avaient été jusqu'à présent réprimées avec violence.
Selon Cronica Uno, l'accusé a finalement été reconnu coupable d'abus sexuels, de violences psychologiques et de menaces, mais pas d'esclavagisme sexuel, un motif pour lequel il était également renvoyé devant la justice mais qui n'était, selon les jurés, pas assez caractérisé.
"Même avec tout l'épuisement, même si cela paraît injuste parce que ce n'est que la moitié du temps qu'il m'a enfermée, justice a été faite", a déclaré la victime à nos confrères.