Lors du procès du meurtrier, une mère porte un t-shirt montrant le corps démembré de sa fille

Le procès en appel du tueur de Pamela Mastropietro s'est ouvert ce mercredi, en Italie. Sa mère a dénoncé l'attitude de la justice dans cette affaire.

Elle voulait que l'assemblée réalise l'horreur. La mère de Pamela Mastropietro, une jeune femme originaire de Rome (Italie) tuée à l'âge de 18 ans, s'est présentée, ce mercredi, au procès en appel du meurtrier de sa fille avec un t-shirt montrant son corps démembré. Elle voulait contester l'appel d'une partie de la condamnation du tueur, selon l'agence de presse italienne Ansa.

Le corps de la jeune femme - consommatrice de drogue - a été retrouvé mutilé, le 31 janvier 2018, à l'intérieur de deux valises laissées dans un fossé. Lors d'une première audience, Innocent Oseghale, un trafiquant d'origine nigérianne de 32 ans, a été reconnu coupable de meurtre, viol et recel de cadavre.

Il a été condamné à la prison à perpétuité. Mais une cour de cassation a cassé sa condamnation pour viol. S'il est innoncé pour ce chef d'accusation, sa peine pourrait être réduite.

"Je perds foi en la justice"

Lors de l'audience en appel du tueur de Pamela Mastropietro, la mère de la jeune femme a tenu a porter un t-shirt pour montrer à tous la monstruosité des actes de l'accusé. Elle a interpellé les journalistes à l'extérieur de la salle d'audience:

"Avez-vous vu ce qu'ils lui ont fait? Cet homme, qui l'a violée et torturée, devrait pourrir en prison!"

Une altercation a ensuite eu lieu au tribunal entre la mère de la victime et l'accusé. "Après cinq ans, je perds foi en la justice", a déclaré Pamela Mastropietro, dont les propos sont relayés par l'agence Ansa. "Je me demande quel est l'intérêt de poursuivre Oseghale, de remettre en question les violences sexuelles et d'ouvrir la possibilité d'une réduction de peine."

"N'a-t-il pas exercé suffisamment de violence pour mériter la réclusion à perpétuité? Tous ceux qui ont vu ces images savaient que si elles étaient rendues publiques, elles ébranleraient les consciences", s'est-elle insurgée.

Si la cour d'appel rejette les accusations de viol, l'homme pourrait voir sa peine à perpétuité allégée.

Le meurtre de Pamela Mastropietro avait été suivi par une fusillade orchestrée par un militant d'extrême droite, rappelle Ansa: il avait blessé par "vengeance" six migrants quelques jours plus tard. Il a depuis été condamné à 12 ans de prison.

Alix Mancel