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Affaires françaises

Le procès d'un ingénieur s'ouvre après avoir filmé ses collègues dans les toilettes

Toilettes publiques (image d'illustration)

Toilettes publiques (image d'illustration) - EMsmile/ Wikimédia

Un salarié de l'entreprise ArcelorMittal, en Moselle, comparaît ce mardi devant le tribunal de Thionville. Il est accusé d'avoir filmé ses collègues féminines dans les toilettes, à leur insu.

Il a espionné ses collègues. Un employé de l'entreprise de sidérurgie ArcelorMittal de Gandrange (Moselle) comparaît ce mardi devant le tribunal de Thionville. Il est accusé d'avoir filmé ses collègues féminines, à leur insu, dans les toilettes de leur lieu de travail.

Selon les informations du Parisien, l'homme a été arrêté en juin 2021 après que des femmes de l'entreprise ont remarqué un trou percé dans le mur des toilettes, à hauteur de la ceinture.

Filmées sous la porte des toilettes

Tout commence lorsqu'une salariée découvre un trou dans le mur et prévient le responsable sûreté du site de l'entreprise. Ce dernier se lance alors dans une enquête auprès des autres salariés d'ArcelorMittal pour tenter de comprendre ce qu'il se passe dans ces toilettes.

Les quelques femmes salariées de l'entreprise expliquent alors qu'elles ont déjà aperçu une silhouette plaçant son téléphone portable sous la porte des toilettes. Depuis ces révélations, des cloisons sont installées en bas des portes de toilettes pour éviter que cela ne se reproduise.

Alerté, le directeur des ressources humaines aurait demandé à la plaignante de ne pas en référer aux autorités judiciaires pour pouvoir gérer ce problème en interne, selon nos confrères.

Un ingénieur dans l'oeil du viseur

Les responsables hiérarchiques continuent de mener leur propre enquête quand ils se rendent compte que derrière le mur percé se trouve un local technique qui n'est pas accessible à beaucoup de salariés. Le personnel commence alors à s'intéresser à un ingénieur qui a l'accès à cet entrepôt: Florent C.

Le principal suspect a déjà fait parler de lui au sein de l'entreprise puisqu'il avait été mis à pied pendant deux jours, en 2018. Il était accusé d'avoir téléchargé des films pornographiques sur son lieu de travail, avec le matériel informatique de l'entreprise.

En septembre 2021, un nouvel événement va donner un nouveau tournant à cette affaire. Une autre employée surprend un homme glisser son téléphone au-dessus de la porte des toilettes du premier étage et décide de prévenir la direction des ressources humaines. La salariée porte plainte dans la foulée et une enquête pour voyeurisme aggravé est alors ouverte.

107.577 photos et 206 vidéos

Au cours des investigations, les enquêteurs récupèrent le matériel informatique de F.C. et font une découverte déconcertante. Dans son ordinateur professionnel, 107.577 photos et 206 vidéos de femmes en train d'uriner dans les toilettes de l'entreprise de Gandrange sont retrouvées. En découvrant ces images, trois femmes se sont reconnues et ont décidé de porter plainte.

Alors que des doutes substistaient quant à l'identité de l'auteur des faits, une vidéo ne laisse plus aucun doute sur la culpabilité de F. C., car il filme son visage.

L'homme est alors interpellé sur son lieu de travail et placé en garde à vue. La perquisition de son domicile donne encore plus d'éléments à charge aux enquêteurs puisqu'ils retrouvent des photos et vidéos de femmes prises sur ses lieux de vacances. Mais ce qui étonne encore plus les agents, ce sont les fichiers pédopornographiques qu'ils retrouvent dans son ordinateur personnel. L'homme s'est justifié en affirmant "ne jamais s'être masturbé devant ces images".

L'homme a depuis été licencié de son entreprise et une cellule psychologique a été mise en place pour les victimes.

Alix Mancel