Faites entrer l'accusé: Guy Georges, le tueur de l'est parisien

Guy Georges discute avec son avocat, le 19 mars 2001, lors de son procès. - Jack Guez- AFP
Dans les années 1990, Guy Georges a sévi dans l'est de Paris en agressant des jeunes femmes. Pendant sept ans, celui qui est considéré comme le tueur en série par excellence, a tué sept femmes et en a agressé quatorze. Et à chaque fois, il utilisait le même mode opératoire. Ce dimanche, l'émission Faites entrer l'accusé revient sur l'affaire de celui qui est surnommé "le tueur de l'Est parisien", sur RMC Story.
Dans la nuit du 24 au 25 janvier 1991, à Paris, le corps de Pascale Escarfail, une jeune femme de 18 ans, est retrouvé dans son appartement. D'après les premiers éléments, elle a été violée puis tuée de trois coups de couteau dans la gorge. L'auteur de ce meurtre serait rentré chez elle en se faufilant derrière elle au moment de pénétrer dans son immeuble. Rapidement, les enquêteurs pensent à un détraqué sexuel qui a tué pour assouvir ses pulsions sexuelles. Mais rien ne permet encore de raccrocher la mort de Pascale à un meurtrier. C'est la première victime d'une longue série de meurtres.
Trois ans plus tard, le 7 janvier 1994, le corps de Catherine Rocher, une jeune femme de 27 ans, est retrouvé égorgée dans sa voiture située dans le parking souterrain de son immeuble. Les enquêteurs remarquent qu'elle a également été violée, puis torturée avant d'être tuée. Là encore, rien ne permet de rattacher ce meurtre à un suspect.
Les femmes s'accumulent
Nouveau rebondissement, le 8 novembre 1994, Elsa Benady, une jeune femme de 22 ans, est tuée dans les mêmes conditions que Catherine, laissant penser à un tueur en série. Détails encore plus troublants, les soutiens-gorge des deux femmes étaient sectionnés au milieu des deux bonnets et la ceinture de leurs pantalons avait été découpée en forme de Z. Pour la première fois, une trace de sang n'appartenant pas à la victime est récupérée par les enquêteurs leur permettant d'avancer dans l'enquête.
Mais en attendant de mettre la main sur le tueur, les meurtres continuent. Le 10 décembre 1994, Agnès Nijkamp, 33 ans, est retrouvée égorgée dans son appartement du 11ème arrondissement. Cette fois-ci encore, elle a été violée avant d'être tuée. C'est la 4ème victime.
Le 8 juillet 1995, Hélène Frinking, une jeune femme de 27 ans, est également retrouvée violée et tuée dans son appartement. Les similitudes sont flagrantes avec les autres meurtres, la faisant rejoindre la longue liste des victimes du tueur en série parisien. Mais comme il n'existe pas encore de fichier qui regroupe les empreintes des criminels, rien ne permet d'identifier le meurtrier.
Une trace ADN commune
C'est l'agression de Mélanie Bacou qui va mettre les enquêteurs sur la piste de Guy Georges. L'homme est reconnu par les policiers qui le connaissent bien et est placé en détention provisoire pour agression sexuelle. Pourtant, le rapprochement n'est pas fait avec les autres meurtres.
Il est finalement remis en liberté le 5 juin 1997 après avoir purgé 21 mois de prison pour l'agression sexuelle de la jeune femme. Seulement un mois après sa libération, il fait une nouvelle victime. Cette fois-ci, elle arrive à lui échapper avant de se faire tuer et réussit à le faire fuir en hurlant. Pour autant, il récidive le 23 septembre de la même année et tue Magali Sirotti, 19 ans, dans son appartement.
Le 15 novembre 1997, il signe son septième meurtre en tuant Estelle Magd, 25 ans, à son domicile. C'est le dernier qu'il fera puisqu'à ce moment-là, les enquêteurs ont fait le lien entre les différents crimes et arrivent à identifier une trace ADN sur les lieux des différents meurtres: il s'agit de Guy Georges.
"Je ne sortirai jamais de prison"
Le 26 mars 1998, dans le 9ème arrondissement de Paris, Guy Georges est arrêté et incarcéré à la prison de la Santé. Quelques semaines avant son procès, l'homme tente de s'évader de prison en sciant les barreaux de sa cellule mais il est arrêté à temps.
Son procès s'est ouvert le 19 mars 2001 devant la cour d'assises de Paris. Face aux faits qui lui sont reprochés, il nie tous les meurtres. Mais ses avocats lui mettent la pression pour qu'ils disent la vérité pour les familles des victimes. C'est en étant confronté à l'une de ses victimes qui a survécu qu'il finit par craquer et avouer en pleurant.
A l'issue du procès, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. S'il est admissible à la libération conditionnelle depuis le mois de mars 2020, il n'a fait aucune demande confirmant la promesse qu'il avait faite à la fin de son procès en disant: "Je vais m'infliger une peine. Je ne sortirai jamais de prison, vous serez tranquilles".